Journal des Mines (1812, volume 32) [Image 31]

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sun. LE GISEMENT

verticale de 381 mètres, sans le moindre indice de terrain marin. Le mélange des coquilles marines avec celles d'eau douce dans les contrées basses et voisines

de la trier, comme Paris, la Provence, etc.

n'est qu'une suite naturelle de ces invasions de

la mer, qui au lieu de couches bien caracté-

risées qu'elles déposaient dans de certaines occasions, peuvent aussi n'avoir eu d'autre effet,

ou d'autres circonstances, 'que d'amener des coquilles marines au milieu du terrain d'eau

douce. L'habitation des mollusques est sans contredit une considération très-curieuse sous le rapport zoologique, et qui mérite qu'on poursuive les recherches si heureusement entreprises à cet égard dans ces derniers tems. Mais cette habitation ne pourra jamais présenter une objection

importante à la question géologique qui nous occupe, car actuellement qu'on a caractérisé un terrain particulier, très-différent des autres formations, et qu'on a reconnu que ce terrain se trouvait toujours dans une position qui annonçait qu'il avait été déposé dans des lacs qui déversaient de l'un dans l'autre, nous sommes conduits par cela seul, et abstraction faite des coquilles, à admettre que ce terrain a été formé dans l'eau douce, puisqu'on sait que tous les lacs qui versent leurs eaux sont des lacs d'eau douce, du moins dans l'état actuel du globe. Si nous ajoutons à ces premières inductions que

la majeure partie des débris d'animaux qu'on trouve dans ces terrains, ressemblent beaucoup plus à ceux qui à présent vivent habituellement

dans l'eau douce ou sur la terre., qu'à ceux

DU CALCAIRE D'EAU DOUCE.

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qui vivent ordinairement dans là mer, nous aurons la plus belle réunion de preuves possible en faveur de l'opinion qui regarde le 1

liquide où se déposait cette formation, comme

ayant plus de rapport avec nos eaux douces actuelles qu'avec les eaux de notre mer. On sentira aisément que ces preuves ne peuvent être ébranlées par l'objection qu'une partie de ces animaux aurait pu, vivre également dans l'eau douce et dans l'eau salée ; car si on nous apportait le produit d'une pêche, com-

posée d'une grande quantité de ciprius de truites, et autres poissons d'eau douce, avec quelques saumons et même quelques pleuronectes (i), hésiterions -nous à prononcer que cette pêche a été faite dans l'eau douce ? La destruction de ces lacs par une cause violente, paraît attestée par la disparition de leurs limites physiques, qu'on ne retrouve plus dans

la plupart d'entre eux, notamment à Levet , ainsi qu'on l'a vu au commencement de cette note ; mais les traces géologiques qu'ils ont laissé nous donnent quelques notions sur la forme physique de cette partie de la France à cette époque. On a vu que la masse principale

(s) On sait que les pleuronectes. remontent souvent la Loire jusqu'à la Charité, département de fa Nièvre. Ce fait m'a été confirmé par M. de Tristan, naturaliste distingué d'Orléans. On pourrait cependant observer à cet égard , que les mollusques auraient peut-être plus de difficulté, que les poissons à s'habituer au changement de nature du fluide ambiant, puisqu'il paraît que la dépendance où sont les animaux à l'égard des circonstances extérieures, diminue avec le degré. de perfection de ces êtres.