Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
150
POIDS OBJECTION.
Le plus grand obstacle qu'ait rencontré l'établissement du système métrique , n'est ni dans les dénominations, ni dans le mode de division ,niais dans la nécessité d'apprécier sans cesse les rapports des mesures nouvelles avec les anciennes. Les noms donnés dans le principe aux mesures métriques,
ne s'accordaient peut-être point assez avec le caractère de la langue , à raison de leur longueur, dc leur trop grande ressemblance et de l'uniformité des désinences; mais tout cela n'aurait oint été un obstacle àleur adoption, suies mesures qu'ils eésignaient eussent convenu d'ailleurs aux usages journaliers par leur division. C'est là que s'est trouvé le véritable obstacle ; c'est parce que le mode de division des mesures ne convenait point sous ce rapport, que l'autorité a rencontré de la difficulté à les faire adopter ; et la -nécessité dans laquelle s'est trouvé le consommateur d'apprécier sans cesse les rapports des nouvelles mesures aux anciennes qu'il a -toujours eues présentes ir la pensée, est moins la cause qui s'est opposée à. - l'établissement du nouveau système, que l'effet même 'de la division décimale. Cette division, très-favorable aux calculs, n'offre aucun avantage au peuple qui ne calcule pas et ne doit pas être obligé de calculer. Du moment on il aura des mesures dont la division simple et facile s'accommodera à ses besoins, il s'inquiétera peu des rapports que pourront avoir Ces nou-, aura- bientôt ouVelles mesures avec les anciennes, bliées. 20 OBJECTION. .
L'application des anciennes dénominations pourra avoir quelques avantages ; mais ces dénominations rappelleront auXpeuples des diverses contrées de l'Empire , des choses bien différer, tes, eu il est Ji craindre qu'il n'en résulte qu'embarras et confusion. 11 est vrai que les mesures connues anciennement sous les noms de pied, de toise, d'aettze , de livre, n'avaient pas 01,
151 point de ressemtout la même valeur ; mais elles avaient un blance plus important aux yeux du public ; presque généralement , le pied se divisait en 12 pouces , la toise en pieds, l'aune en demies et en tiers, la livre en 16 onces etc. Ces mesures avaient donc en cela un caractère d'identité qui permettait de les considérer comme semblables , quoiqu'il y eût quelques différences dans leur valeur respective. Les mesures qui sont données aujourd'hui au
ET a1ESURES
public, seront donc encore les mêmes que celles aux-
quelles il est accoutumé, sauf quelques petites différences en plus ou en moins, puisque la division sera la même. ri° OBJECTION.
Le peu d'avantages qu'a procurés l'arrêté du 13 bru-
maire an 9, annonce assez qu'on n'en doit pas attendre de plus marqués du nouvel ordre de choses.
L'arrêté du 13 brumaire an 9 permettait de donner aux mesures décimales les noms des anciennes mesures , mais sans changer l'ordre des divisions. En ne profitant point de la faculté qui lui était donnée par cet arrêté , le public a fait connaître assez que ce n'était point aux dénominations qu'il tenait, mais à des mesures et à des-poids qui, par le mode de leur division , lui représentassent, à peu près, ses anciennes mesures et ses anciens poids. L'application que l'arrêté permettait de faire des noms anciens à des mesures toutes différentes, tant par leur valeur que par leur division, de celles qu'ils avaient toujours d ési.gnées , a paru produire confusion d'idées. Les modifications ordonnées auront un effet entièrement contraire: les noms des mesures usuelles rappelleront les anciennes ; mais les nouvelles mesures différeront peu des anciennes par leur valeur, et elles seront exactement les Mêmes par leur division. 4e OBJECTION. Si l'on peut se faire une idée assez exacte des rapports des unités des mesures usuelles avec celles des mesures anciennes, il n'en sera pas de même des fractions. Ainsi, par exemple, on. pourra fort bien çomprendre que la toise.
K4