Journal des Mines (1812, volume 32) [Image 223]

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428 SUR QUEL'QUES NOUVELLES EXPRIENCES

La porte de l'étuve ( qui est double, pour

mieux conserver la chaleur ) ne joint pas assez exactement pour empêcher le libre écoulement de l'air ; et les assiettes de porcelaine sur lesquelles j'avais placé deux de mes paquets de copeaux, étaient plates : ces circonstances favorisaient le libre écoulement du gaz acide carbonique provenant de la décomposition de

ces deux paquets, par une combustion lente, et il n'y avait rien qui pût gêner la marche de cette opération : mais le troisième paquet se trouvant enfermé dans un vase étroit ; comme le gaz acide carbonique est beaucoup plus pesant qu.e l'air atmosphérique , la première portion de ce gaz provenant d'un commencement de combustion du bois', ne pouvait man-

quer de descendre au fond du vase, d'en chasser l'air commun peu à peu, et de finir par remplir le vase entièrement : cette immersion dans le gaz acide carbonique ne pouvant pas manquer non plus d'arrêter la combustion , je prévoyais que ce paquet de copeaux serait conservé, du moins en partie, même dans le cas où les deux autres seraient entièrement consumés. Je chauffai donc l'étuve comme à l'ordinaire, et je trouvai, le lendemain, les résultats de l'expérience tels que je les avais prévus. Les deux paquets de copeaux placés dans les deux assiettes de porcelaine avaient disparu entièrement ; il n'en restait absolument rien, ce n'est une très-petite quantité de cendres 'de couleur blanche un peu jaunâtre. Les cendres , dans l'assiette qui n'avait pas été couverte par une cloche de verre, forent dérangées et dispersées par le vent de la porte,

FAITES SUR LES BOIS ET LE CHARBON.

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ouverte trop brusquement; mais celles de l'au-

tre assiette, ayant été protégées par une cloche, furent trouvées en place. Comme elles conservent encore leur forme primitive de co-

peaux, bien que réduites à un très-petit volume, il me paraît démontré que les copeaux dont elles proviennent, n'ont pas été brûlés par un feu ordinaire. C'est par cette raison , et

aussi à cause de leur couleur ( qui approche de celle du bois dans son état naturel) , que je les ai conservées pour les montrer à la Classe. Elles

ne pèsent que o,o4 de gram. ; et puisque les

copeaux dont elles sont les restes pesaient 2,987 grammes, sortant des mains du menuisier , ces

cendres ne font qu'un tiers pour cent du poids du bois. La troisième portion des copeaux, celle qui avait été placée dans un vase de verre étroit et

haut, n'avait pas disparu ; mais le bois était changé en charbon parfait. J'ai l'honneur de

le présenter à la Classe, dans le même vase où il a été carbonisé. Puisque les trois portions de copeaux étaient du même bois et du même poids; puisqu'elles ont été exposées ensemble au 'même degré de chaleur et pendant le même teins; puisqu'enfin

les deux portions que j'avais placées de ma-

nière à faciliter l'écoulement du gaz acide carbonique provenant de leur décomposition, ont disparu entièrement, tandis que la troisième, qui s'est trouvée dans une position où l'écoulement de ce gaz était impossible, n'a pas disparu et s'est au contraire conservée en charbon ; il n'y a plus de doute, ce me semble, sur la cause des phénomènes qui se sont présentés, et c'est là