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ACCIDENTS DES HOUILLÈRES DE CAMPAGNAC (ANEYRON)
7 juin, il fut nécessaire de remonter le plancher volant. heures du Cette opération touchait à sa fin vers quatre soir et les six ouvriers qui l'effectuaient, ayant terminé le nettoyage de l'ancienne plate-forme volante, étaient en train d'enlever les planches pour les placer sur les nouvelles billes.
A cinq heures, M. Romieu descendit dans la fosse et, cinq ou six minutes après, un roulement sourd se fit entendre dans le puits ; une colonne de feu s'échappa, renversa un ouvrier qui se trouvait au bord de la fosse et alla
trouer la toiture qui la recouvrait. Les planchers et tous ceux qu'ils supportaient venaient d'être précipités à 45o mètres de profondeur, et l'on ne tarda pas à reconnaître qu'aucune des victimes ne pourrait être retirée vivante. ,Les échelles n'existaient plus que dans le petit goyau et jusqu'à 55 mètres de profondeur seulement. La machine, en ce moment en réparation, ne fut remise en marche que le surlendemain. Les guidages étant brisés, on ne put descendre qu'avec des tonneaux. Des débris de boisage brisés encombraient le puits et rendaient cette difficile. La cloison d'aérage était
opération périlleuse et détruite ; les quelques lambeaux qui en existaient encore penchaient tous vers le centre de la fosse, comme s'ils avaient été poussés par une force émanée de l'intérieur du le 17 juin, qu'à goyau de ventilation. On n' était parvenu, destruction était à ce ni17o mètres de profondeur, et la veau plus complète que partout ailleurs. de Deux cadavres, engagés clans un amas inextricable l'un à 125 débris de bois et trouvés dans le grand goyau, avaient été retirés
- ils prémètres, l'autre à 17o Mètres,
sentaient les traces de fortes brûlures et l'apparence de l'asphyxie. Une jambe, accrochée à des poutrelles brisées, avait aussi été aperçue, mais une fausse manoeuvre l'avait fait tomber dans le puits. Cependant les plaques de cuvelage, ébranlées par l'ex-
ET D'AUCHY-AU-BOIS (PAS-DE-CALAIS) .
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plosion, livraient passage à l'eau, qui éteignait les lumières de des travailleurs et s'élevait rapidement. L'impossibilité continuer les recherches fut alors reconnue : pour tenter
de retirer un peu plus tôt les cadavres, il ne fallait com-
promettre ni la vie des sauveteurs, ni l'avenir de la fosse. Aussi les ingénieurs des mines proposèrent-ils au préfet de donner, aux mesures à prendre pour l'épuisement des eaux et la réparation immédiate du cuvelage, une sanction administrative à opposer à l'impatience de la population, vicqui demandait une continuation de la recherche des qu'elle times, sans comprendre les dangers imminents présentait. En ce qui concerne les causes de ce grave accident, on est réduit à faire des conjectures, les sept victimes étant les seules personnes qui eussent pu donner des indications nettes et précises. On peut supposer que les choses se sont passées de la manière suivante. Le maître-plancher, n'étant pas réellement étanche, puisque l'eau ne pouvait y séjourner, n'avait pas complétement interrompu le mouvement de l'air dans l'intérieur de la mine. D'une part, les interstices qu'il présentait laissaient pénétrer une certaine quantité d'air, qui descendait du jour et dont l'eau facilitait l'introduction par voie d'entraîne-
ment; d'autre part, la ventilation du chantier était si énergique qu'un violent appel d'air existait au-dessus de la partie du maître-plancher recouvrant le grand goyau : il agissait comme une trompe et créait, pour ainsi dire, un
soufflard en ce point. Aussi le grisou que dégageait la mine arrivait-il, au goyau
d'aérage, dilué dans un volume d'air relativement faible.
Ce mélange d'air et de gaz était uniforme sur toute la profondeur de la fosse, au moment de la fermeture de la
plate-forme de sûreté ; mais la proportion du gaz augmen-
tait depuis lors et allait en croissant à partir du maîtreplancher, le mélange le plus explosif se trouvant ainsi à