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L'argent qui passe entre les mains des orfèvres américains n'est pas compté dans les sommes précédentes ; cette remarque suffira pour faire comprendre combien elles
sont insuffisantes. La quantité d'argent exporté est toujours supérieure à celle de l'argent monnayé, et cette dernière décroît constamment, tandis que la production de l'argent augmente ; ce métal est donc en Amérique, au moment actuel, un objet de commerce plutôt qu'une matière d'échange, et, fait singulier quand on songe aux rapports nombreux et fréquents des États-Unis avec la Chine, c'est en Europe que cette matière trouve ses principaux débouchés. L'aigle mexicaine est le type que préfèrent les Chi-
nois; jusqu'à ce jour ils ont repoussé le dollar de commerce (trade-dollar) américain. Le Congrès vient de faire frapper un nouveau trade-dollar plus fin que l'ancien, qui, espère-t-on, surmontera les répugnances chinoises. Si ce but est atteint, et si en même temps les payements en espèces ne reprennent pas dans l'Union, il faut s'attendre à voir le monnayage diminuer et l'exportation de l'argent prendre de nouvelles proportions. Le tableau précédent montre un écart très-grand entre les productions pendant les années 1870 et 1871. C'est à
la découverte des amas de la mine Crown Point, sur le Comstock, qu'il faut attribuer l'augmentation signalée L'in-
fluence de ce grand gîte sur la production de l'argent est incontestable, et, malgré le nombre considérable des mines argentifèresréparties entre les Rocheuses et la Sierra Nevada,
il est permis de croire que le quart de l'argent américain en est tiré. Ses minerais sont traités par amalgamation; sans avoir entre les mains des nombres précis, on peut estimer qu'il en est de même pour les trois quarts des minerais d'argent et que le dernier quart seulement est traité par fusion. La production de l'argent aux États-Unis est donc intimement liée à la production et au prix du mercure. Ce dernier métal est exclusivement tiré des mines
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AUX ÉTATS-UNIS.
LES MINERAIS D'ARGENT
de Californie, principalement de New-Almaden, New-ldria,
et Redington. Le prix du kilogramme a varié en 1875 de 9f,o8 à 12f,45 ; il suit les fluctuations fréquentes de la bourse de San Francisco. La) production a atteint les valeurs suivantes
Production totale Exportation. Restées aux Etats-Unis.
.
.
1869
1870
1871
tonnes. 1.166,961 847,957 319,004
tonnes 1.026,162 478,871 547,291
tonnes. 1.107,259 528,085 579,179
La production de ces trois années est sensiblement inférieure à celle des années précédentes, quoique celle-ci ne se soit jamais élevée à plusieurs milliers de tonnes, comme quelques métallurgistes en France paraissent por-
tés à le croire. La moitié environ du métal produit est exportée, en Chine principalement où elle sert à la fabrication du vermillon ; l'autre moitié est affectée à l'amalgamation des minerais d'or et d'argent. Ceux-là n'en consomment qu'une faible partie; car les pertes en mercure qu'entraîne leur traitement ne sont pas considérables ; ces pertes sont au contraire très-sensibles dans les procédés
appliqués aux minerais d'argent. Sur le Comstock, par environ du mercure employé ; penexemple, on perd dant l'année 1871, on a traité 264.351 tonnes de minerai au minimum, ce qui représente un total de 11.102 tonnes de mercure ayant passé dans les pans de Virginia City. On a donc dû perdre près de 56o tonnes de mercure, qui devront être remplacées, et qui forment le tiers de la production californienne, et les de la quantité de mercure La production du mercure dimirestée en Amérique. nuant, et de nouveaux districts de mines argentifères étant 3,
ouverts chaque année, il y a lieu de se demander si de nouveaux procédés de traitement des minerais d'argent ne s'imposeront pas aux Américains. On ne veut point