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ENQUÊTE SUR L'ÉTAT
initial, tels sont les faits qui caractérisent la crise pour la houille belge.
Quant au bassin de Saarbrfick, dont les produits alimentent dustrie de la Lorraine et d'une bonne partie de la Champagne, la hausse y a été en quelque sorte continue et régulière, depuis le milieu de 1871 jusqu'à la fin de 1873, où le prix des houilles de Louisentlial, première sorte, en particulier, était devenu à peu pres le double de ce qu'il était avant la hausse.
Si maintenant nous passons à la France, laissant de côté le bassin du Nord, trop intimement lié au bassin belge pour ne pas participer à tous ses mouvements, et prenant le bassin de SaintÉtienne, nous voyons la crise commencer seulement avec le second trimestre de 1872, c'est-à-dire trois mois après le début de la crise
belge et neuf mois après celui de la crise anglaise. Les grelassons lavés, par exemple, S'élèvent successivement jus-
qu'à 168, prix maximum qu'ils atteignent en octobre 1873, et à partir duquel ils restent stationnaires; il faut seulement remarquer que, dès le début de 1870, les charbons de Saint-Étienne avaient subi une hausse de 10 p. 100 relativement au prix de 1869. Par suite, pour apprécier sainement l'amplitude de la crise, dont
cette hausse de 1870 est tout à fait indépendante, il convient de réduire un peu les chiffres qui viennent d'être indiqués. Le maximum n'est plus alors que de 151 au lieu de 168, c'est-à-dire qu'au plus fort moment de la crise, le prix des grelassons à Saint-Étienne ne s'est élevé que de 5. p. 100 environ au-dessus du prix de 1870. On obtient des résultats à peu près identiques, quoique un peu plus élevés, pour le bassin de Saône-et-Loire et celui de l'Aveyron. Dans le Gard, la hausse du charbon se produit en même temps qu'à Saint-Étienne ; les menus de fabrique, par exemple, montent graduellement jusqu'à 1/10, prix qu'ils atteignent au début de 1875
et qu'ils ont jusqu'ici conservé. Par conséquent et sans qu'il soit nécessaire de passer en revu les divers petits bassins du centre de la France, qui tous ont subi les mêmes influences que les autres, on voit que la crise en France est, d'une part, en retard sensible sur celle de l'Angleterre et de la
Belgique et, d'autre part, beaucoup moins intense que dans ces deux contrées. De plus, tandis que le maximum est atteint brusquement, en Angleterre au mois d'octobre 1872, en Belgique au mois de janvier 1873, et qu'a partir de ces deux dates les prix décroissent constamment, en France l'ascension persiste, lente mais continue, jusqu'en octobre 1873, où elle atteint .seulement son apogée.
DE L'INDUSTRIE HOUILLÈRE EN FRANCE.
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Enfin la valeur du maximum est plus faible, dans .le Gard, qu'à Saint-Étienne. On vérifierait aisément qu'elle est moindre à SaintÉtienne qu'à Blanzy, en un mot, que l'intensité de la crise, dans les bassins de production française, a varié en raison inverse de la distance aux bassins anglais et belges. On peut aussi remarquer que la hausse a très-inégalement affecté les diverses qualités de charbon ; elle a surtout porté, comme il était naturel de s'y attendre, sur les variétés les plus employées et, de même que la loi économique du nivellement des prix se fait clairement sentir dans la manière dont la crise en France a suivi celle des pays étrangers, de même la loi de l'offre et de la demande accentue non moins nettement son action, en graduant l'intensité de la hausse d'après l'étendue du marché propre à chaque variété. Nous allons voir maintenant Variations de prix, du coke. cette influence de l'offre et de la demande se traduire d'une façon encore plus explicite, si :nous examinons les fluctuations du marché du coke. Il ne faut pas oublier, en effet, qu'une notable par-
tie de la houille extraite est consommée à l'état de coke, et il importe d'autant plus de connaître les variations de prix de ce combustible, que l'industrie du fer, dont le coke est un aliment essentiel, est en même temps le grand régulateur du marché des charbons. Chaque tonne de fonte produite par les hauts fourneaux exige de 1.000 à 1.1loo kilogrammes de coke, quantités qui correskilogrammes de houille ; pondent respectivement à 1.40. et
et ultérieurement la transformation d'une tonne de fonte en fer ou en acier réclame environ 4 ou 5 tonnes de houille. Si nous ajoutons qu'en France, la métallurgie du fer absorbe, à elle seule, plus du quart de la consommation totale du pays en houille, et qu'en Angleterre, elle consomme le tiers de l'extraction totale de la contrée, on comprendra aisément à quel point la marche de cette industrie doit influer sur le cours des charbons. Cela posé, nous voyons qu'en Angleterre, la hausse du coke a commencé juste en même temps que celle du charbon, mais qu'elle a été plus rapide et plus intense, de telle sorte que le coke, parti
de 100, atteignait son maximum 555 dès le deuxième trimestre de 1872, tandis que le maximum du charbon de ]Newcastle, sensiblement plus faible (256), n'était atteint que trois mois plus tard. Tandis que le prix du charbon s'abaissait à 210 à la fin de 1873, celui du coke était encore de 233 à la même époque (Voir le tableau A,
p. 259).
Les mêmes circonstances s'observent en Belgique, où le ,coke monte jusqu'à 282, en janvier 1873, et conserve, à la fin de la