Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
DE SICILE.
MINES DE SOUFRE
A.
travaux souterrains. Le gouvernement a placé à Caltanissetta
un ingénieur des mines chargé d'appliquer ce règlement. Mais celui-ci étant dépourvu de sanction pénale, est resté lettre morte ; il n'est appliqué nulle part, et les accidents continuent à se produire avec une intensité qui va croissant. § 6.
Condition des ouvriers mineurs.
Les vices de l'ancien gouvernement, la situation insulaire du pays, le manque de voies de communication à l'intérieur,
ont maintenu la population dans un état de civilisation très-arriéré. L'éducation morale et l'instruction font défaut presque partout. Les moeurs sont sauvages : les vols à main armée et les assassinats sont fréquents. En ce qui touche l'exploitation et le commerce du soufre, le manque de moralité des différentes classes de personnes qui vivent de cette industrie est un mal généralement senti, et M. Parodi a pu dire dans l'ouvrage déjà cité que le plus souvent l'administration d'une solfare n'est qu'un brigandage organisé,
soit que l'on vole direetement le produit, soit que ,l'on fraude pendant les diverses opérations qui servent à l'obtenir. Le soufre est volé dans la mine, au calcarone, pendant le transport au port d'embarquement , et au port même il y a des gens qui font trafic du soufre ainsi dérobé. Le développement des communications et de l'instruction primaire, dont le gouvernement Italien s'occupe activement, modifieront peu à peu ces déplorables habitudes. La conscription, qui emmène hors de leur pays les jeunes gens et les y renvoie développés sous tous les rapports, sa-
chant, quelques-uns du moins, lire et écrire, habitués à l'obéissance et à la discipline, produit d'excellents résultats. D'abord repoussée par la population, elle est aujourd'hui acceptée sans trop de' peine; ce quile prouve, c'est que le nombre de réfractaires est actuellement très-peu considérable.
il n'existe aucun lien de patronage entre les exploitants et leurs ouvriers. Leurs rapports sont empreints d'une méfiance réciproque, les uns et les autres cherchant à se tromper mutuellement dans la fixation des salaires. En cas d'accident, les ouvriers ne trouvent assistance ni auprès de leurs compagnons ni auprès de leurs chefs. Les familles des victimes obtiennent rarement un maigre secours de la part des exploitants, bien que les accidents soient dus le plus souvent à la négligence et à l'avidité immodérée de
ces derniers. Il n'existe pour les ouvriers ni caisses d'épargne, ni association de secours mutuels, ni écoles d'enfants ou d'adultes; dans les mines éloignées des centres de population, les mineurs ne trouvent point de logements ni
de cantines; en été ils couchent en plein air, au risque d'être atteints par les fièvres ; en hiver, ils passent la nuit dans l'intérieur des travaux. La condition des mineurs siciliens est en somme trèsmisérable et leur situation mérite d'attirer l'attention du gouvernement. Il appartient à celui-ci de protéger efficacement la sécurité des ouvriers contre l'imprudence des exploitants, d'assurer leur sort en cas d'accident ou. de maladie en provoquant la création de caisses d'épargne et de caisses de secours, enfin de relever leur niveau moral en développant l'instruction dans les centres industriels.
CHAPITRE 11. DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DES GÎTES DR SOUFRE.
§1.
Glénéralités.
La chaîne centrale qui parcourt la Sicile depuis Messine jusqu'à Marsala, et qui porte le nom de monts Madonie, est
dirigée à peu près E.-E.-N. à 0.-0.-S. Elle est formée en