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So
MINES DE SOUFRE
DE SICILE.
clinaison de la couche reconnue à ses affleurements dé-
médiatement des murs assez résistants, mais qui, sous l'action de l'eau, se désagrègent assez vite et exigent de fréquentes réparations. Ce mode de revêtement devient tout
passe 45°.
Ces galeries inclinées sont pourvues d'escaliers simples lorsque leur pente est inférieure à 3o ou 550, et, si celle-ci dépasse 550, d'escaliers doubles disposés de manière que le palier des marches de l'un corresponde à la moitié de la hauteur des marches de l'autre. L'extraction des matières stériles et, plus tard, celle du
minerai quand on l'a rejoint, est faite à dos par des enfants ou des jeunes gens de huit à dix-huit ans, nommés caruz,zi. ils portent les gros morceaux directement sur leurs épaules ; le menu est renfermé dans des sacs en jonc. Le poids du faix varie de 20 à 4o kilogrammes suivant la force de l'ouvrier. Ce n'est pas sans dangers que ces longues files de caruzzi parcourent les buchi étroits et inclinés;
il arrive souvent que l'un d'eux laisse tomber sa charge, et si l'inclinaison est forte, ceux qui le suivent sont renversés et blessés. Quand on rencontre un peu d'eau, on l'épuise avec des bouteilles en terre cuite, de 16 à 20 litres de capacité, qu'on se passe de main en main. Dès que la venue d'eau est sensible, le travail est arrêté la tentative est abandonnée. On en recommence à côté une seconde qui rencontre ordinairement les même difficultés, et l'on continue ainsi jus-
qu'à ce que l'explorateur se lasse ou qu'il ait la chance
d'atteindre le gîte au-dessus du niveau des eaux. Les buchi pratiqués dans le gypse ou- le calcaire se maintiennent généralement sans soutènement. Quand elles traversent les marnes, on les maintient par des revêtements en pierres cimentées par un mortier à base de plâtre. Par suite du manque de combustible, la chaux est d'un prix trop élevé pour qu'on puisse l'employer dans les mines. Le plâtre exigeant pour la cuisson une température plus basse, on l'obtient en chauffant le gypse avec de la paille de froment. Ce plâtre fait prise rapidement et, donne
à fait insuffisant quand la galerie traverse les marnes gypseuses qui se rencontrent parfois au mur des couches et qui se gonflent sous l'action de l'humidité. Quand cette circonstance se présente, on est obligé le plus souvent d'abandonner le travail, une maçonnerie à chaux et à sable étant seule capable de supporter les pressions énormes exercées par le terrain. § 5. - Exploitation proprement dite.
Lorsqu'on a rejoint le gîte par un buco, on pratique dans les couches, sans ordre et sans méthode, une série d'excavations plus ou moins vastes suivant la solidité des parois et du toit, en ménageant des piliers qu'on affaiblit autant que possible. Lorsque le gîte est trop puissant pour être pris en une seule fois, on l'enlève par des étages superpo-
sés; mais, comme il n'y a point de plans, il est rare que les piliers de deux étages correspondent.
Le toit des couches étant ordinairement formé par de l'argile qui se délite à l'air, on laisse à la partie supérieure une épaisseur de i mètre de minerai, qui est généralement assez solide pour garantir à peu près la sécurité des ouvriers. On s'étend ainsi en profondeur et en direction jusqu'à ce que l'on rencontre un dérangement quelconque ou un rejet de la couche, ou que l'affluence des eaux surmonte les moyens imparfaits d'épuisement que l'on possède. Les mineurs siciliens ne savent pas passer un rejet, et dès que la couche s'amincit ou disparaît, ils abandonnent la mine, après avoir enlevé ce qu'ils peuvent extraire sans courir de trop grands dangers, et ils vont établir un peu plus loin un autre buco. On comprend facilement qu'une exploitation conduite de