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MINES DE SOUFRE
DE SICILE.
la largeur et la hauteur de la caisse et une longueur qui dépend de l'étendue de l'aire dont on dispose. Il y a un 'tas distinct par chantier ou par brigade de piqueurs associés. L'opération est faite de temps en temps par ces derniers, aidés des manoeuvres qui font l'extraction à dos. Dans les intervalles, le minerai est disposé en tas plus ou moins irréguliers, dont l'évaluation approximative (Sbozzo) est faite chaque semaine par le capomaestro (maître-mineur); celleci sert de base aux à-compte hebdomadaires qu'il est d'usage de payer aux mineurs, le Mesurage des tas et par suite le règlement définitif des comptes (aggiusta) ne se faisant que tous les deux ou trois mois. Les mineurs sont très-habiles à augmenter le volume de l'impostatura, en y laissant de grands vides, et il faudrait une surveillance trèsattentive et très-honnête, laquelle s'obtient bien rarement, pour éviter les abus. Aussi les exploitants subissent-ils, en général, de ce chef des pertes assez fortes. Le payement des salaires, évalué d'après le volume du minerai extrait et mis en tas, se prête beaucoup trop facilement à la fraude, et est par conséquent démoralisant. De plus l'impostatura, qui revient à of,5o par mètre cube, est une opération tout à fait inutile au point de vue de la production du soufre; elle exige que l'exploitant possède des espaces libres suffisants pour qu'on y dépose sur une faible hauteur la production de plusieurs mois ; enfin, dès que la pluie tombe avec une certaine force, l'extraction s'arrête, parce que les caruzzi refusent de porter le minerai depuis l'ouverture de la Scala jusqu'aux tas provisoires où ils le déposent. Ces inconvénients sont la conséquence nécessaire du mode d'extraction à dos d'homme. Le prix payé par caisse aux mineurs comprend l'abatage, l'extraction, la mise en tas, ainsi que l'huile, l'entretien des outils et les fournitures de poudre, si l'on en fait usage. Le prix est nécessarement variable suivant l'épaisseur des couches, la dureté de la roche, la profondeur des
travaux. A la mine Madore (Lercara) (profondeur moyenne
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45 mètres), le prix est de 15 lires par caisse, soit 5""s,20
par mètre cube. A Racahnuto (profondeur 55 mètres) 24""s,to à 24',65 par caisse ou 5""s à 51"5,60 par mètre cube. D'après M. Parodi, le prix moyen est de 5""s,60 par mètre cube. Dans quelques mines le salaire, au lieu d'être évalué au moyen du volume du minerai extrait, est 'payé d'après le nombre de charges de soufre produit. La charge est de deux halage ou pains de soufre. Chacun d'eux pèse de 65 à 75 rotoli ou 5o à Go kilogrammes (i oo rotoli correspondent à 79'"°,',57). Le poids de la charge est donc de ioo à 120 ki-
logrammes. Le prix varie naturellement comme celui de la caisse, suivant les conditions de l'exploitation, et en outre suivant la richesse du minerai. M. Parodi fixe comme limites assez communes de 511"3,5o à 4"res,50 par loo kilogrammes de soufre.
Généralement alors un chef-ouvrier prend l'entreprise d'un ou plusieurs chantiers pour son propre compte, et paye les autres ouvriers soit à la caisse, soit à la journée. Seulement, comme la fusion n'a lieu le plus souvent qu'au bout de plusieurs mois, le minerai doit toujours être mis en tas (impostato) afin de donner une base aux à-compte hebdomadaires payés aux ouvriers. Ce système ne supprime
donc pas rimpostatura, mais seulement les fraudes auxqu'elles elle donne lieu. C'est celui que nous avons vu employer à Grotta-Calda. Il a l'inconvénient de livrer nonseulement l'exploitation, mais encore la fusion à une série de petits entrepreneurs qui exploitent leurs ouvriers et qu'il est très-difficile de maintenir dans l'obéissance et de diriger, ces pqrtitanti ayant tout intérêt à ne travailler que dans
les parties riches, à laisser les parties pauvres des gîtes, et aussi à affaiblir outre mesure les piliers de soutènement.