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MINES DE SOUFRE
DE SIMA.
Transport souterrain et extraction.
Dans toutes les mines de Sicile, sans exception, le trans-
port souterrain se fait à dos, par des passages tortueux, glissants, souvent très-inclinés et à peine garantis des éboulements. Dans quatre mines, Nontagna Vecchia (Aragona) , San Giovanello et illontelongo (Casteltermini), Ercole (Somma.tino), l'extraction a lieu par wagons circulant dans
des galeries horizontales dont les longueurs sont respectivement 16o, 400, 12o et 35o mètres. D'après M. Parodi,
la dépense de roulage est, par mètre cube, de oli",6o, 0n",97, oll",48, 0lire,56 ; celle du transport intérieur de 11ire,40, 1Ilre,95, 0111,3,57
la dépense totale de transport souterrain et d'extraction est donc de 21res,o6, 2nras,43, 2""s, 43, 0"",75. La capacité des wagons sert de mesure pour la fixation du salaire des ouvriers. On évite ainsi l' accataslamento. Dans toutes les autres solfares, l'extraction se fait à dos. Chaque picconiere engage le nombre de caruzzi né-
cessaire pour transporter au jour le minerai qu'Il peut abattre. Les hommes adultes sont rarement employés à ce travail, qui est confié à des enfants ou des jeunes gens dont l'âge varie de o et même de 8 à 18 ans. Leur nombre est nécessairement variable suivant leur âge, la profondeur des travaux et la distance à parcourir. On peut compter qu'il faut en moyenne par picconiere produisant 1-3,15 ou 1.400 kilogrammes de minerai par jour, et pour six heures de travail effectif : Quand la profondeur des travaux est de Pour une profondeur de Idem Idem
meres.
5o à 40 40 à 6o 60 à So 8. à 100
caruzzt.
1/2 à 2
2à3 3àh 4à5
,
Ces manoeuvres sont payés directement par les ouvriers qui les emploient. Ils portent le minerai depuis le chantier
jusqu'à l'aire où il est déposé. Chacun d'eux fait 4o, 5o,
20 voyages par jour, en portant de 20 à 5o kilogrammes, suivant l'âge. La dépense de transport souterrain et d'extraction est la plus considérable de toutes celles qui grèvent la production du soufre. Elle pourrait être réduite de plus de moitié par l'emploi du roulage intérieur et extérieur et le percement de galeries horizontales ou de puits munis d'engins mécaniques. Mais il faudrait pour cela que le système d'exploitation fût entièrement changé et que les exploitants eussent les moyens ou la volonté de faire les avances nécessaires pour l'exécution de ces travaux. Le procédé sicilien, s'il est très-coûteux, n'exige, au contraire, aucune mise de fonds. Il est adopté de temps immémorial et permet aux ouvriers
comme aux surveillants de se livrer à de nombreuses fraudes. Exploitants et ouvriers s'accordent donc pour repousser toute innovation. On se rendra compte de la ténacité des résistances à vaincre, par cette remarque que bien qu'un assez grand nombre de mines soient exploitées par des sociétés ou des capitalistes continentaux et dirigées par des ingénieurs comiaissant leur métier, que plusieurs d'entre elles soient pourvues de puits verticaux et même de machines propres à l'extraction, aucune n'a pu encore être aménagée pour le roulage souterrain et l'extraction par puits. Je citerai comme exemple la mine de Madore, qui possède un puits de 72 mètres de profondeur, muni d'une machine de 4o chevaux, d'un chevalement, de câbles et de tout ce qui est nécessaire à l'extraction. Néanmoins celle-ci se fait tout entièreà dos par les buchi, et la machine ne travaille qu'un jour par semaine pour l'épuisement. Les inconvénients de l'extraction à dos d'homme sont de diverse nature. Elle est très-coûteuse; 2° Elle limite forcément à un faible chiffre la production de la mine, d'abord parce que la circulation des caruzzi O