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DES POUSSIÈRES DE CHARBON.
INFLAMIABIL (TÉ
Au moment du tirage, Puech, en qualité de chef de chantier, renouvela cette inspection; ne trouvant à son front de taille aucun indice de danger, il alla chercher sa lampe à feu nu au bas du bure B et s'en servit pour allumer la mèche. Le coup rata, les mineurs revinrent et débourrèrent en partie; ils mirent en place une nouvelle charge de poudre, enflammèrent la mèche au feu de la lampe de Puech, et,
battant promptement en retraite, se réfugièrent au voisinage de la bouche du bure B. Quelques secondes après, une détonation violente se fait entendre et les ouvriers voient arriver sur eux un tour-
billon de flammes rouges; deux se jettent à terre,
un
autre est renversé ; tous sont brûlés et, les habits en feu, les trois mineurs rampent jusqu'au bure B pour se précipiter à l'étage inférieur. Les flammes ne dépassèrent pas les limites de la recoupe, mais la commotion produite par l'explosion se propagea à une distance relativement considérable; un coup de vent, fortement chargé de poussiers, balaya la galerie au toit du 249 sur une longueur de 13o à 150 mètres, se transmit par les bures B et C aux étages voisins et se fit sentir dans leurs travaux sur un rayon moyen de 6o à 8o mètres. Le bruit de l'explosion attira sur les lieux de l'accident les ouvriers du voisinage, et les trois blessés furent immédiatement secourus ; leurs corps portaient,de nombreuses brûlures, les unes faites par le coup de feu, les autres dues à la combustion de leur vêtement ; la majeure partie des plaies étaient du second degré; les brûlures directes étaient à peu près aussi profondes que les blessures accidentelles,
et, malgré les soins les plus dévoués, les trois mineurs
moururent après une semaine de souffrance. Les ravages matériels de l'accident s'étaient principalement concentrés dans le cul-de-sac C-A. Toutes les parois de la recoupe étaient couvertes de
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poussier de charbon extrêmement ténu, d'une teinte légè-
rement roussâtre, et le dépôt pulvérulent atteignait par places un demi-millimètre d'épaisseur.
De B en A les bois étaient noircis sur leurs trois faces libres, leur enduit était irrégulièrement moiré de plaquettes
bitumeuses et parsemé de particules noires et brillantes douées d'un aspect micacé. Au voisinage du front de taille, le maximum d'impression semblait coïncider avec la base de la face est des poteaux; quelques mètres plus loin, la distribution des poussières perdait toute apparence de régularité.
Un cabas renfermant une livre de poudre était posé par terre, vers le milieu du coude BC, du côté nord du traversbancs ; en face, à mi-hauteur de galerie, étaient pendus les habits des mineurs ; le panier n'a pas été atteint par les flammes, les vêtements ont été mis en feu, et les poteaux nord du coude C ont eu toutes leurs brindilles corticales entièrement consumées. Trois fils à plomb de 8o centimètres de longueur étaient
placés dans la recoupe, le premier à ii mètres du front de taille et dans l'axe de la galerie, les deux autres j mètre phis loin, l'un vers le milieu du chapeau, l'autre à to ou 12 centimètres de la paroi sud du chantier. Tous trois ont été brûlés, mais ils ont été inégalement atteints ; le premier avait conservé 20 centimètres de corde, le second 15, celui du mur plus de 4o.
Le front de taille était intact, le coup de mine avait débourré et fait canon. Il n'y a jamais eu de grisou dans le quartier du puits de
Campagnac ; au moment où le coup de mine a été tiré, il n'existait dans le chantier aucune trace de gaz délétères ou explosifs, oxyde de carbone, hydrogène proto ou bicarboné, et il n'y a dans le voisinage aucun vide, aucun feu, aucune faille capable de fournir en quelques secondes un volume considérable de ces gaz. Les flammes qui ont