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DES POUSSIÈRES DE CHARBON.
INFLAMMABILITÉ
tant la cheminée D, sortait par le puits du foyer. La deuxième branche, après avoir traversé divers travaux du 253, gagnait en descendant la galerie au toit du 249, et rejoignait à la bouche du bure B la première partie du cou-
rant. L'aérage était fort actif, et l'air couchait la flamme de la lampe; sa vitesse moyenne, évaluée au pas, atteignait près du bure B, 5o ou 6o centimètres par seconde.
La rencontre des deux colonnes d'air à la bouche du bure B produisait en ce point un léger engorgement dans le courant, et l'influence de ce remous, combiné aux divers phénomènes physiques liés à la présence des ouvriers au front de taille A, donnait naissance à un circuit d'aérage dans le cul-de-sac A-C.
Un filet d'air abandonnait le courant principal dans la région B-Ce balayait de C vers A la sole de la recoupe, s'é-
levait en léchant le front de taille A, et revenait pas en couronne rejoindre en C le circuit général.
Sur ses
Ce courant local se trouvait assez vif pour accuser nette-
ment ses directions diverses à la flamme d'une lampe à feu nu. i5o ou 200 mètres sud du quartier Puech, la couche de houille de Campagnac est morcelée par un système complexe de failles accompagnées de nombreux soufflards à grisou. A la suite de quelques explosions survenues dans cette partie de la mine, tous les travaux en cul-de-sac s'éclairent à la lampe de sûreté, et les trois ouvriers attachés au chantier A étaient munis d'une lampe Museler. Dans la région du puits de Campagnac, le gîte offre une allure régulière; pas de crépitement dans le charbon, pas de fissure dans les massifs, et dans un rayon de 6o mètres
autour du chantier A, il est impossible de découvrir la moindre trace de grisou; l'oxyde de carbone y est tout aussi inconnu, et jamais ouvrier de ce quartier ne s'est plaint de mal à la tête. Il y avait jadis quelques feux dans le voisinage, au niveau 250; mais ces incendies sont depuis
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longtemps maîtrisés, et les piliers envahis ont été étouffés sous d'épais matelas de remblais pilonnés. De loin en loin, clans quelques galeries, une légère odeur de fumée atteste encore leur présence, mais l'absence de tout vide important dans les vieux travaux du puits de Campagnac rend impossible la venue subite d'un volume considérable de gaz délétères ou explosifs. L'ensemble de ces conditions donnait au chantier A une apparence de sécurité parfaite, et malgré les règlements dela houillère, Puech, en cachette, faisait usage d'une lampe à feu nu. La houille de la recoupe a un aspect dur et compacte, mais' le charbon se brise à l'abatage ; le travers-banc cube environ 5o tonnes et son percement n'a pas fourni un seul wagon de gros ; le chantier A donnait des grêles et du menu, et la sole de la galerie était garnie, sur 'une épaisseur de 5 à 6 centimètres, d'une couche de poussier pulvérulent irrégulièrement mélangé à des noisettes et des chatilles. L'avancement marchait au pic et à la poudre. Dans la matinée du 2 novembre, les trois mineurs avaient pratiqué en couronne un vide de 7o centimètres de hauteur sur 70 de profondeur ; dans la journée, ils avaient entaillé la paroi sud sur une largueur de 5o centimètres, et il res-
tait à la sole de la galerie un bloc compacte d'un mètre cube de charbon. Ce massif ne pouvant se débiter au pic, un trou de mine de 90 centimètres de longueur fut foré au
fleuret de 33 millimètres à la base du front de taille, et vers le milieu de sa longueur avec une inclinaison d'environ 7 p. too. Le coup fut bourré avec une cartouche ordinaire renfermant I5o ou 6o grammes de poudre et amorcée avec une mèche de sûreté. Quelques minutes avant le bourrage, le maître mineur de la houillère visita minutieusement la galerie, la trouva exempte de cloche et constata à la lampe Müseler l'absence de tout mélange détonant.