Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 245]

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ANALYSE INDUSTRIELLE

DES GAZ.

toujours par leur intermédiaire; sans méconnaître en effet les réactions réciproques que divers éléments en fusion

des fers, il n'existe aucune usine où ce service soit cou-

peuvent produire les uns sur les autres, il n'en est pas moins vrai que l'atmosphère au sein de laquelle s'opère cette réaction joue un rôle prépondérant à tel point qu'une réduction peut se changer en oxydation et les réactions inverses s'accomplir suivant l'état de cette atmosphère. Aujourd'hui surtout que le rôle des gaz semble vouloir s'étendre à juste titre, que les combustibles gazeux dont la régularité d'emploi est incontestable et qui se manient avec une bien autre facilité que les combustibles solides, pa-

raissent vouloir peu à peu se substituer à ces derniers, dans la métallurgie du fer principalement, il semble que l'analyse, le contrôle de ces agents devrait faire l'objet d'une étude attentive, et pourtant il n'en est rien. Dernièrement encore, M. Gruner, avec l'autorité qui s'attache à son nom, montrait ici même par une rigoureuse balance de

tous les éléments solides, liquides et gazeux qui entrent dans un haut fourneau et qui en sortent que sa marche économique était intimement liée au rapport

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des gaz

qu'il produit. Il y a donc un intérêt économique de premier ordre à déterminer ces quantités et leur rapport. De même aussi, la composition des gaz se modifie suivant qu'un fourneau marche en fonte grise ou en fonte blanche, et l'indice que les laitiers peuvent fournir à cet égard n'apparaît souvent qu'après une modification de l'allure assez longue pour compromettre plusieurs coulées. Or, jusqu'ici,

les analyses de gaz de hauts fourneaux ou de grilles à combustion se citent presque comme des raretés.

On parle bien des essais d'Ebelmen, des analyses de MM. Lowthian Bell, Regnault, Sc.heurer-Kestner et Meu-

nier et quelques autres; mais alors que l'analyse des gaz des foyers métallurgiques devrait être presque aussi répandue que celle des minerais ou des types de classification

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ramment organisé.

Plusieurs causes concourent à cet état de choses

la

lenteur des opérations analytiques, leur difficulté, la nécessité d'avoir un laboratoire presque complètement disposé à cet effet avec tout son attirail de cuves à eau, de cuves à mercure, thermomètres, baromètres, cathétomètres, eudiomètres, hygromètres, ou au moins de tubes absorbant l'humidité avec l'intervention obligatoire des balances. Tout cela éloigne à bon droit la pratique de cette importante étude. Il est certain toutefois que les beaux travaux classiques de MM. Bunsen, Regnault, Doyère ont aplani bien des difficultés et doté même les cabinets de chimie d'instruments perfectionnés qui simplifient beaucoup les analyses. Mais il n'est encore pas possible de les utiliser dans les usines. Pourtant le nombre des gaz qui jouent un rôle important dans l'industrie n'est pas considérable. A côté de l'azote, qui se trouve partout, on rencontre l'oxygène, l'acide carbonique, l'oxyde de carbone, puis l'hydrogène et les hydrocarbures; dans quelques cas particuliers, on peut encore avoir l'acide sulfureux, l'hydrogène sulfuré, mais c'est un peu exceptionnel. La variété des hydrocarbures ne multiplie pas en général les réactions, car ils se comportent tous d'une façon à peu près identique, et pour l'industriel, pour l'ingénieur même, ces gaz n'ont nullement besoin, la plupart du temps, d'être déterminés dans leurs nombreuses variétés. Il suffit de connaître leur volume total et les produits de leur combustion. Enfin, parmi les éléments gazeux qui se rencontrent encore à chaque pas, il est juste de signaler aussi la vapeur d'eau dont le dosage exact est si

délicat et qui joue souvent un rôle très-important. Tels sont les éléments principaux, et l'on peut dire que dans le plus grand nombre de cas, la détermination de l'azote, de l'oxygène, de l'acide carbonique, de l'oxyde de carbone, Tons VIII, 1875.