Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
24
I
EXPLOITATION HYDRAULIQUE DE L'OR
Ces canaux en bois nécessitent, d'ailleurs, des réparations continuelles, et ils durent au plus de dix à douze ans. Lorsque le courant d'eau est intermittent, et qu'ils sont soumis à des alternatives d'humidité et de sécheresse, leur durée est encore moindre. Les grandes forêts qui couvrent les montagnes de Californie, surtout dans les vallées élevées, encore inexploitées, d'où partent les canaux, fournissent du bois en abondance pour ces ouvrages. On établit une scierie en un point convenable, et l'on peut se servir du canal lui-même, s'il est terminé à temps, pour transporter, en les flottant, les madriers au point où l'on en a besoin. Ce mode de transport est fort économique et réduit de beaucoup le prix de l'ouvrage. Au lieu de bois pour les canaux, on se sert quelquefois avec avantage de tôle, recouverte de goudron, aux points où elle peut être amenée facilement et où le bois est cher. J'extrais du mémoire de M. Silliman la description des aqueducs Magenta et National, construits par M. Fauche-
rie sur le parcours du canal Eureka Le premier a 425 mètres de longueur, avec une hauteur de près de 4o mètres,
au point le plus élevé. Le second est long de 55o mètres et haut de 20 mètres. Le conduit de l'eau a 2m, 1O de lar-
geur, orn,58 de profondeur, et une pente de i en Loo. Grâce à la faible hauteur de ses parois, ce conclut offre peu de prise au vent. Ces parois sont formées de madriers de 0111,19 d'épaisseur et de 9m, o de longueur. Les travées de charpente sont distantes, d'axe en axe, de o (5o pieds), et elles sont entretoisées entre elles les pièces latérales de ces travées (dont la longueur est égale, ou plutôt un peu supérieure, à cause du fruit, à la
hauteur de l'estacade) sont toutes d'un seul jet. Aucun échafaudage n'a été employé pour la construction de ces
EN CALIFORNIE.
25
Les ouvrages de ce genre sont fort remarquables par leurs dimensions et leur légèreté ; ils n'ont malheureusement qu'une durée éphémère. Si la vallée est trop profonde, on y établit un siphon renversé, en tôle. Le siphon prend l'eau au milieu d'une petite caisse de dépôt. Il est muni en différents points de soupapes à flotteurs, qui laissent sortir l'air lorsqu'on le remplit, ou, au contraire, agissent comme appareils de sûreté pour le laisser rentrer, dans le cas où, l'eau cessant subitement d'arriver dans le tube, la masse en mouvement donnerait un coup de bélier et produirait un vide, et, sans l'action des soupapes, l'écrasement du tube (*). Un grillage, placé un peu en avant de l'entrée du tube, arrête les corps flottants. A l'époque de la chute des feuilles, spécialement, il faut que ce grillage soit fréquemment nettoyé ; autrement l'eau pourrait être arrêtée. Je citerai comme exemple le siphon qui traverse la fourche du nord (Nortlt Fork) de la rivière Feather, près de Cherokee (Butte county). Il a 4.5oo mètres de longueur et on',76 de diamètre. L'extrémité par laquelle entre l'eau est à 299 mètres au-dessus du point le plus bas, et celle par laquelle elle sort, à 255 mètres. Mais l'eau ne s'est jamais élevée dans la grande branche du siphon, eu
moment du débit le plus fort, à plus de 15 mètres audessus du niveau de l'orifice de la petite branche : on estime que le débit était alors de i .5oo pouces (voir la note A à la fin du mémoire, p. 67) ou 65 mètres cubes par minute. Ce fait, que le siphon n'est pas rempli entièrement, prouve que le diamètre qu'on lui a donné est beaucoup trop grand. En profitant de toute la chute dont on dispose (46 mètres) , un tube de on',5o de diamètre aurait suffi à
aqueducs ; on faisait avancer le travail progressivement, en
élevant, du haut de la partie déjà construite, les travées à poser, assemblées d'avance sur le sol.
() Je donnerai quelques autres détails sur des tuyaux en tôle
semblables à ceux qui forment ces siphons, en parlant des conduites qui amènent l'eau aux ajutages, dans les mines (§ 5).
