Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 41]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

66

EXPLOITATION HYDRAULIQUE DE L'OR

Les exemples que je viens de citer montrent de quels capitaux il faut pouvoir disposer pour mettre en exploitation d'une manière convenable un dépôt aurifère. Il ne suffit plus aujourd'hui que quelques aventuriers s'associent pour extraire l'or- des parties les plus riches ou les plus facilement accessibles de ce dépôt, il faut que de grandes compagnies se forment et exécutent souvent de longs travaux préparatoires avant d'obtenir quelques bénéfices. Les capitaux de plusieurs de ces compagnies ont été souscrits en Angleterre, et, dans le Mining Journal, de Londres, on

trouve souvent des détails financiers sur les mines de Californie.

Au point de vue technique, il est bien intéressant de voir le développement qu'ont pris ces procédés d'exploitation entièrement nouveaux, inventés par un simple mineur, perfectionnés dans les mines mêmes, sans que la moindre étude théorique en ait été faite. L'histoire de cette

découverte, comme celle de tant d'autres, nous donne d'ailleurs un utile enseignement, que nous ne devons pas laisser perdre : ce n'est qu'après bien des efforts, souvent infructueux, que l'on réussit à appliquer, d'une manière pratique, une idée ingénieuse. J'ai parlé, en effet, des difficultés qui, à une certaine époque, avaient fait renoncer presque tous les mineurs à l'emploi de la nouvelle méthode. Faisant allusion à l'énorme puissance des procédés hydrauliques, M. Silliman remarque que l'homme, pour s'emparer des trésors enfouis dans les graviers aurifères, emploie les forces mêmes dont la nature s'est servie pour les accumuler (*). (*) c( In fact, man bas, in the hydraulic process, taken command of natures agencies, employing tireur for bis own benefit, compelling ber to surrender the treasure locked up ln the auriferous grave' by the use of the same forces vvhich sire employed in distributing it.

EN CALIFORNIE.

67

NOTE A. De la mesure de l'eau. Le pouce de mineur (miner's inch) est l'unité de mesure de l'eau

en Californie: c'est la quantité qui s'écoule par un orifice de 1 pouce carré (r pouce =- ow,0254) percé dans une planche mince, généralement de 2 pouces (0',051) d'épaisseur, la charge étant de 6 pouces (om,152) d'eau au-dessus du bord supérieur de l'ori-

fice. On estime le débit d'un tel Orifice à 93 livres (142."' 0.8) par minute. En pratique, au lieu de percer une série de carrés isolés, on fait des fentes de i pouce d'épaisseur sur une longueur d'un certain nombre de pouces, ce qui augmente naturellement beaucoup le débit de chaque pouce. Ainsi, le débit de 1 pouce étant de Cizin.,r8 à la minute, celui de 2 pouces est de 8911,-,2 et celui de 100 pouces est de 5.0/13 litres. Parfois même la fente a e pouces de hauteur ; ainsi au lac Eureka l'eau passe à travers des rectangles ,

de e pouces (01,05 r) de hauteur sur Gi8 pouces (rm,22) de longueur (la charge étant toujours de 6 pouces au-dessus du bord supérieur), et chaque pouce débite par minute 57",63. A Smartsville, l'orifice a même Zt pouces (o", mi) de hauteur, et la charge d'eau au-dessus du bord supérieur est de or', m65 (6P,5). On est sûr d'avoir ainsi bonne mesure, malgré les quelques pertes, par suite de fuites et d'évaporation, qui peuvent se produire entre le point où l'eau est jaugée et celui où elle est employée. Ces jaugeages exacts sont nécessaires, parce que le plus souvent l'eau est fournie aux mines par des compagnies spéciales (Water

Companies) ou par d'autres compagnies minières (Water and Mining Companies). On paye en général de ro à co cents (0f,50 à fr.) par pouce de mineur et par journée de ro à le heures. Parfois l'exploitation de l'or, qui avait été primitivement l'unique

objet de certaines compagnies, devient l'accessoire, et les bénéfices principaux proviennent de la vente de l'eau. Quelquefois même une compagnie aurait intérêt à vendre à d'autres l'eau qu'elle emploie,

plutôt que de s'en servir elle-même. Ainsi, pendant l'exercice

1871-72, la compagnie de North Bloomfield a produit 270.000 fr. d'or, et les dépenses ont été, non compris les intérêtsfird8a.enziscoos.capitaux: Eau. Main-d'oeuvre.

Consommation de matières Frais généraux (fraction relative E l'exploitation). Total.

102.500 13.000 31.000

  • 5.000