Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
94
DES OUELIIASSA.
RÉGION FERRIFÈRE
sorte qu'après quelque exercice l'oeil finit par percevoir entre elles des différences d'aspect peu définissables, mais certaines, qui permettent de faire la délimitation avec assez de sûreté. Ce terrain crétacé n'apparaît dans la contrée qu'en îlots
de médiocre grandeur, dans lesquels je n'ai rien aperçu ayant un rapport quelconque avec le minerai de fer. Terrain miocène. - Après les couches crétacées, le premier terrain sédimentaire que l'on rencontre chez les Ouel-
hassa n'est autre que le terrain miocène. Seulement il comprend deux systèmes de couches fort distincts et trèsdiscordants. Ces deux étages ont été distingués et signalés par M. Pomel, sur d'autres points de l'Algérie, et les noms qu'il leur a donnés sont, pour le plus inférieur cartennien, pour l'autre helvétien. Dans la vallée de la basse Tafna, ces étages sont peut-être plus distincts que partout ailleurs.
Cartennien. - L'étage cartennien ne fournit, dans la région ferrifère qui nous occupe, que des îlots de très-
95
les Traras, ce qui est fort naturel, car on y est beaucoup plus loin des rivages de la mer cartennienne ; ces éléments s'atténuent même assez pour que certaines couches soient du vrai sable plus ou moins agrégé et qu'il apparaisse de minces couches de marnes colorées en vert ou en
rouge. Examinées de près, ces dernières paraissent être moins un dépôt de marne véritable qu'un dépôt de débris remaniés empruntés à de vraies marnes plus anciennes. Ces couches sont fortement relevées dans toute la vallée de la Tafna, suivant une direction N. 5 à 50 E., et arrivent fréquemment à être presque verticales. C'est dans cet état qu'on les voit passes-sous les couches horizontales de l'hel-
vétien. La direction ci-dessus indiquée n'est autre que celle du système du Vercors. De nombreux accidents de ce système affectant le même terrain ont été signalés ailleurs par M. Pomel, et constituent un des principaux fondements de la distinction qu'il a établie entre le cartennien et l'hel-
vétien, terrains qui offrent d'ailleurs l'un et l'autre une faune miocène.
blant beaucoup par son aspect aux marnes crétacées ; enfin une assise de grés plus ou moins durs, souvent très-quart-
Un des caractères les plus remarquables des poudingues cartenniens, tant dans la vallée de la basse Tafna que dans la partie la plus basse des couches des Traras, consiste dans l'extrême intensité de la coloration rouge qu'ils présentent. En considérant à une faible distance les tranches de ces couches, on se croirait presque toujours en face de gîtes de fer; et de fait en quelques points, sur le Sfyan et vers Hanaï par exemple, la roche devient un vrai gîte, mais à faible teneur malheureusement. Cela est d'ailleurs tout local, et le cas général est une roche très-ferrifère, mais ne constituant nullement un minerai utilisable. Il ne me semble pas possible d'expliquer ce fait en sup-
ziteux, moins importante que les deux autres. Les deux assises supérieures ne sont pas visibles dans la vallée de la Tafna, où l'on ne trouve que l'assise de poudingues. Ceux-ci y sont à éléments beaucoup plus petits que dans
La grande étendue du phénomène obligerait à admettre la préexistence de gîtes très-nombreux et très-puissants sur
faible étendue, mais il est fortement développé le long de la Tafna un peu au sud, et aussi dans les montagnes des Traras. Dans ce dernier territoire il atteint une puissance de plus de 700 mètres, et c'est là qu'il laisse le mieux voir sa composition minéralogique. Il y comprend essentiellement : une énorme assise de poudingues formés aux dépens de tous les terrains préexistants, une assise de marnes schisteuses grises aussi puis-
santes que les poudingues qui la supportent, et ressem-
posant qu'un des éléments des poudingues cartenniens soit emprunté à des gîtes de minerais de fer préexistants.