Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 89]

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SOLFATARES LATÉRALES DES VOLCANS

de la solfatare, d'une montagne à l'autre, des dégagements de vapeurs et des éruptions de cônes plus élevés qui remplissaient l'air d'une odeur insupportable d'acide sulfureux,

Plusieurs de

'ces

blocs de rochers avaient plus de

200 mètres cubes de volume, et conservaient leurs plans de fracture intacts, leurs arêtes non émoussées ; .qhelques-uns

présentaient même sur leurs lianes des stries qui témoignaient des effets de frottement que ces blocs avaient dû subir dans leur soulèvement. La plupart cependant des pierres et de ces rochers brisées avaient été déjà entamés

par l'action du feu, et des vapeurs d'eau acide. On en voyait qui étaient empiétement désagrégés, tombant en petits fragments et en poussière.; d'autres,. fissurés par des fentes à surfaces courbes, serrées ou à peine enerouvertes, portaient sur leurs bords des matières frittées ou excoriées; d'autres enfin, et c'étaient des blocs de certains trachYtes porphyroïdes transformés presque complètement en masses terreuses., étaient couverts superficiellement d'un enduit blanc jaunâtre ou diversement coloré. Les blocs qui résistaient le mieux étaient ordinairement ceux .qui se composaient de masses d'obsidienne noire, presque sans éclat, compactes et faiblement porphyriques. Les rochers saillants

DANS LA .CHAÎNE MÉRIDIONALE DES ANDES. DU GRILL

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projections plus violentes de vapeurs, accompagnées de bruits analogues à ceux ,que produisent les grandes chaudières à vapeur au moment de l'ouverture de leurs valves. Dans ces cas on voyait presque toujours quelques grosses pierres, ou des sables et poussières lancés en l'air et tombant à de grandes distances, même en dehors de la solfatare.

Il y avait des endroits où de l'intérieur des vides que laissaient entre eux les blocs les plus- volumineux, sortait parfois la flamme provenant de la combustion du soufre, et où mes guides allumaient leurs cigares. Presque toutes les fois que le vent commençait à souffler avec plus de violence, les principaux foyers de .dégagement des gaz et des vapeurs SO ranimaient aussi avec beaucoup de force, principalement ceux qui se trouvaient sur les bords et sur les parties les plus saillantes de la solfatare.

Nulle part je n'ai trouvé de matières fondues, ni de

ponce, ni de ces lapilli de scories menues que les volcans

actifs du Chili lancent dans leurs éruptions. Quant à la subli-

mation du soufre, on n'en voyait qu'à peine quelques

qui, de loin, paraissaient comme des tourelles étaient de gros blocs prismatiques autour desquels les vapeurs sortaient de l'intérieur des vides, et qui, par l'action de ces

traces dans les fissures étroites de quelques blocs refroidis. Je ne me suis pas arrêté longtemps dans cette branche orientale de la solfatare, qui couvre une bonne partie des anciennes prairies de San Juan, et sans perdre de temps, j'ai tâché de m'engager dans la région plus élevée où cette même solfatare pénètre dans le col qui sépare le Cerro-

vapeurs, s'arrondissaient en place, leurs débris se détachant

Azul des Descabezados.

. par plaques ou à l'état dg poussière.

Après avoir fait 5o mètres d'une marche de plus en plus pénible, je vis la solfatare s'élever brusquement sur toute sa largeur, formant un gradin d'environ 20 à 3o mètres de hauteur. A 2oo ou 3oo mètres plus loin, en marchant vers l'ouest, sur une pente plus douce, je constatai que tout le monceau qui composait la solfatare formait un second gradin pareil au précédent, et ces gradins se répétaient tous les 2

En général, les points sur lesquels la force intérieure de lai solfatare paraissait se porter de préférence étaient trèsinégalement distribués. Tantôt on voyait les plus fortes projections et les fumerolleS' apparaître en plus grande abondance sur les bords, et les arêtes les plus saillantes

des monceaux, des deux côtés de la solfatare ; tantôt il se produisait dans les parties basses et au fond de cavités depuis longtemps bouchées et remplies de décombres, des

à 3oo mètres, que la pente générale du fond de la vallée

envahie par la solfatare devenait de plus en plus rapide.