Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 186]

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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE.

RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE. 357

qu'elle est ordinairement en rapport : 10 avec la nature des filons aurifères dont elles dérivent; ,2° avec les conditions

dans lesquelles s'est effectué le transport et avec la plus ou moins grande dureté contre roches avec lesquelles elles se sont trouvées en frottement pendant la formation du dépôt.

D'autre part, on a remarqué que l'or d'alluvion est généralement plus pur et se présente en plus gros grains que celui qu'on extrait des filons, et qu'on ne trouve jamais sol. Le box sluice a l'avantage de pouvoir se déplacer facilement et par suite il convient mieux à une exploitation à ciel ouvert ; mais le chargement du minerai y est difficile et nécessite de la maind'ceuvre, et la puissance de production de l'appareil est ainsi limitée. Le ground sluice est plus avantageux lorsque l'emplacement dont on dispose se prête à son installation ; toutefois, pour assurer l'écoulement des eaux, il faut en général donner aux tranchées appareil de un long développement, et le coût rie l'installation d'un à io0.000 francs. Si l'on dispose de quance genre varie de 2.5.000 tités d'eau suffisantes, il permet de traiter en peu de temps, avec très-peu de main-d'oeuvre et à peu de frais, des quantités d'allu-. de

vions considérables. Ces quantités traitées dépendent de beaucoup la conditions, telles que la nature et la consistance des alluvions, quantité d'eau dont on dispose, et l'inclinaison du canal (celle-ci Il est difficile de donner à cet égard des chiffres varie de -A; à précis. On estime que, dans des conditions favorables, trois hommes

exploitant à ciel ouvert et à Io mètres de profondeur une couche d'alluvions formée de terres peu consistantes, peuvent laver par jour dans un ground sluice 150 mètres cubes de minerai, avec une consommation d'eau de 2.9.7o litres par minute. D'après

M. Brough Smith, on peut traiter utilement par ce

procédé,

lorsqu'on a à sa disposition de l'eau à bon marché, des alluvions contenant It grains d'or, soit 0g,26, par charretée. 50 Procédé hydraulique en Le procédé hydraulique, appliqué sur une grande échelle jet d'eau consiste à attaquer et à délayer par un Californie, qui sous pression les couches d'alluvions, n'a encore reçu en Australie de que des applications très-restreintes. Il présente cependant s'agit sluice, surtout s'il grands avantages sur le traitement du d'alluvions peu consistantes, qui peuvent être par ce moyen exploitées à ciel ouvert jusqu'à 20 mètres deprofondeur ; mais il ne du peut s'appliquer qu'à des alluvions qui affleurent au-dessus Australie. niveau de la vallée, ce qui est un cas rare en

dans les filons l'or concentré en masses aussi considérables que certaines pépites trouvées clans les alluvions. Ceci

peut jusqu'à un certain point s'expliquer par ce fait, que les alluvions .ont été formées aux dépens de parties supérieures des filons, parties aujourd'hui disparues, et que dans tous les filons on constate que lorsqu'on s'éloigne des

affleurements l'or devient moins pur et en même temps plus fin et plus intimement mélangé avec sa gangue, au point de cesser d'être discernable à l'ceil lorsqu'on atteint une certaine profondeur. Mais d'un autre côté on est forcé d'admettre qu'il y a eu clans la formation des alluvions aurifères autre chose qu'un simple phénomène mécanique de transport. Nous avons montré que les parties les plus riches des alluvions étaient à l'état de conglomérat agrégé

par un ciment ferrugineux et pyriteux, dans lequel se trouve la majeure partie de l'or. Nous avons de plus cité certains faits, tels que la présence de l'or à l'état métallique au milieu des pyrites qui imprégnent les bois fossiles trouvés dans les alluvions et même sur des bois de mines abandonnées pendant quelques années dans de vieux travaux, faits desquels il résulte que des eaux minérales où l'or se trouve dissous ont circulé dans les alluvions pos-

térieurement à leur dépôt, et qu'elles continuent même à Y circuler pendant l'époque actuelle. On a été jusqu'à admettre que l'or des alluvions y a été formé sur place, et qu'au lieu d'être dérivé de filons antérieurs, il a été précipité sous sa forme actuelle par des

sources métallifères contemporaines ou postérieures au dépôt des alluvions. Sans aller aussi loin, nous pensons que l'or déposé dans les alluvions a pu se trouver redissous et précipité de nouveau, sous sa forme actuelle, par les

eaux minérales qui y ont circulé. C'est ainsi que nous concevons le mode de formation des pépites, dont il serait difficile d'expliquer le transport à de grandes distances des filons dont elles sont supposées provenir ;