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EMPLOI EXCLUSIF DES RAILS D'ACIER
PAR LES COMPAGNIES DE CHEMINS DE FER.
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phosphore, je m'engage à les transformer ertrails d'acier en les reprenant au prix moyen auquel je vous reprenais autrefois les rails en fer, et en vous livrant les rails neufs
employer uniquement le rail d'acier, que le stock des vieux
d'acier aux prix actuels du marché ; quant à ceux qui
suffisant doivent faire enfin la réponse que nous leur propo-
contiennent plus de 0,2 de phosphore, il faut Vous résigner à les reprendre sous forme de rails en fer, ou si vous ne voulez absolument que de l'acier, je vous livrerai le complément de votre commande en rails Bessemer faits avec nies bons minerais, mais je refuse de reprendre vos vieux rails, car je n'ai pour eux aucun emploi, ou, si je les reprends, comme je suis exposé à les conserver dans
sons aujourd'hui, et demander, ou bien le retour aux rails
mon inventaire pendant un grand nombre d'années et peut-être même à ne jamais m'en servir, je ne puis que les reprendre à un prix presque illusoire, égal à celui de mes plus mauvais minerais. » Voilà ce que, selon nous, les usines devraient dire et ce que certainement elle ne diront pas, par suite de la concurrence excessive que nous avons signalée plus haut et qui
oblige la plupart d'entre elles à travailler à leur ruine. Il faut que ces usines Bessemer, construites à la légère, aient des commandes, et qu'elles puissent montrer à leurs actionnaires combien leur construction a été avantageuse.., au moins pendant une année. On acceptera donc de mauvais
rails en fer qu'on payera cher, pour vendre à vil prix de bons rails en acier qu'on fabriquera avec des minerais rares
et coûteux. On aura d'ailleurs l'espoir d'utiliser les vieux rails pour fabriquer des fers à I ou d'autres fers profilés n'exigeant point une borine qualité ; mais iL faut beaucoupde fers à I pour représenter 100 kilomètres de voie ferrée,
et d'ailleurs, là aussi, les vieux rails ne peuvent pas être employés exclusivement. On basera de grandes espérances sur l'emploi des traverses métalliques qui pourraient ouvrir aux fers de moindre qualité un important débouché. Ce sera sans doute un soulage-
ment, mais malgré tout il est à craindre, si l'on persiste à
rails phosphoreux aille toujours en grandissant, et qu'un jour les usines surchargées de ces matériaux sans emploi
en fer dans une certaine proportion, ou bien l'achat des vieux rails phosphoreux à un prix à peu près nul. Dans ce cas, la valeur des rails Bessemer venant à augmenter par suite de
la rareté des bons minerais et en tout cas par suite de l'augmentation de leurs frais d'extraction, et pouvant, surtout dans les bonnes années, beaucoup s'élever, les chemins
de fer reconnaîtront peut-être qu'ils ont intérêt à ne pas avoir pour le fer tout le mépris qu'ils professent en ce moment, et à reprendre à un prix modéré et sous leur ancienne forme les vieux rails qui autrement resteraient sans valeur. Si donc nous osions adresser aux compagnies un conseil dont l'application serait en ce moment, nous l'avouons, plutôt dans l'intérêt des usines que dans le leur, niais les préserverait pour l'avenir de fluctuations désagréables, ce serait de ne pas proscrire absolument l'emploi des rails en fer, et, tout en faisant usage de l'acier dans les parties de leur réseau où l'usure se fait surtout sentir, de conserver
le fer là où le trafic n'exige pas de réfections trop fréquentes. Peut-être trouverait-on dans l'emploi des rails en fer à tête d.' acier fabriqués avec soin une solution mixte pouvant donner de bons résultats. Plusieurs usines d'Allemagne fabriquent de grandes quantités de ces rails mixtes dont l'emploi a été reconnu satisfaisant. Dans tous les cas, il existe en ce moment en Europe au moins un million de tonnes de rails en fer, ayec lesquels, dans l'état actuel des
choses, on ne peut songer à faire de l'acier, et qui, par suite, ne peuvent être retravaillés que sous forme de rails en fer. C'est, nous persistons à le penser, se faire illusion que de croire possible l'écoulement de cette énorme quantité de vieilles matières sous forme de fers à I ou d'autres