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EXPLICATION T)ES PHÉNOMÈNES OPTIQUES ANOMAUX
DANS DES SUBSTANCES CRISTALLISÉES.
ne peut donner aucun phénomène chromatique du genre de ceux que présentent les substances cristallines anomales. Il faudrait donc recourir à une polarisation lamellaire d'une espèce particulière et inconnue. Mais la théorie de Biot présente encore un autre défaut capital. Elle suppose, en effet, dans l'intérieur du cristal, l'existence de lamelles superposées, réellement séparées
leurs à peu près rien, ne saurait donc arrêter l'attention.
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les unes des autres par des plans analogues à ceux qui séparent les lames d'une pile de glaces. Il faut que le rayon, tombant sur ce plan de séparation, se partage en deux, l'un réfléchi, l'autre réfracté, sans quoi tout phénomène disparaît, comme cela aurait lieu si l'on remplaçait la pile de glaces par une glace unique de même épaisseur. Or, cette hypothèse ne peut évidemment s'appliquer qu'aux cristaux dans lesquels on a provoqué des fissures intérieures correspondant aux plans de clivage. Dans tous les cas où ce phénomène, tout accidentel et tout
exceptionnel, n'a pas lieu, les lamelles intérieures sont purement fictives et ne peuvent produire aucun phénomène.
Une autre hypothèse paraît encore plus inadmissible.
Elle consiste à imaginer, dans les substances cristallisées, la production de couches successives dont la densité varie
suivant une certaine loi, à la façon des couches du cristallin de l'oeil, de celles des grains de fécule, des gommes, et en général des matières colloïdes. Ces substances agisSent, comme on sait, sur la lumière polarisée. Cette action, se superposant aux phénomènes de la double réfraction ordinaire, les troublerait et produirait les anomalies constatées, sans qu'on puisse d'ailleurs expliquer le phénomène d'une
manière plus précise. Or, il est évident que la structure constatée dans les corps colloïdaux n'est qu'une ébauche imparfaite de la structure cristalline, et qu'il est absolument irrationnel d'admettre qu'elle peut se superposer à celle-ci. Cette étrange hypothèse, qui n'explique d'ail-
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Il n'en est pas de même d'un autre genre d'explication qui consiste à admettre, dans les substances anomales, l'existence:de cristaux ou de lamelles appartenant à des substances étrangères à la matière même du cristal. La possibilité de ces inclusions est bien connue depuis longtemps. Tous les géologues connaissent les cristaux de feldspath, pénétrés de quartz, de la pegmatite. L'emploi du microscope a per-
mis de constater la réalité de semblables inclusions dans un très-grand nombre de substances. Il faut donc toujours, dans l'étude des phénomènes optiques, de même que dans l'analyse chimique des minéraux, se préoccuper de ces irrégularités intérieures. Toutefois, il faut ajouter que c'est surtout dans les minéraux engagés dans les magmas rocheux, minéraux presque toujours dépourvus de limpidité., que se produisent les intrusions. Celles-ci sont, d'ailleurs, si facilement et si nettement constatées lorsqu'on réduit le
minéral en plaques minces et qu'on l'examine au microscope, que toute erreur peut être aisément évitée. Il y a donc là une cause d'erreur contre laquelle il est bon d'être prémuni, mais non une explication générale des phénomènes que nous étudions.
En somme, on ne connaît jusqu'ici aucune explication semblable; le présent travail a pour but principal de démontrer que les anomalies optiques, si -n'Ombreuses et si rebelles à toute théorie, sont une conséquence très-simple des positions diverses qu'un raême réseau, à forme primitive limite, peut prendre dans l'édifice cristallin, sans que ce trouble intérieur se manifeste d'une manière apparente dans le polyèdre extérieur. Un individu cristallin d'apparence unique peut, en réalité, être formé par la combinaisu ou l'assemblage de cristaux placés dans des positions différentes, mais recouverts, en quelque sorte, par une gaine d'apparence uniforme. Je montrerai, par des exemples précis, que ce mode de structure appartient en