Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
144
EXPLICATION DES PHÉNOMÈNES OPTIQUES ANOMAUX DANS DES SUBSTANCES CRISTALLISÉES.
Le réseau du zircon peut donc être considéré comme clinorhombique. Les parties B de la fig. 51 sont formées par des juxtapositions du réseau combiné (1 -4) (fig. 36) et du réseau uniaxe qui en dérive par combinaison avec le réseau perpendiculaire. La partie A est formée par la .combinaison de (2-4) avec sa perpendiculaire, sauf dans la partie ct où (2-4) et la combinaison perpendiculaire sont séparées. Dans les cristaux d'Expailly et dans la plupart de ceux des autres localités, la disposition diffère peu de celle que je viens d'indiquer, et cette structure, en bandes parallèles
très-minces, ne permet pas de constater très-aisément la dislocation dés anneaux et la production des lemniscates propres aux biaxes. L'École des mines possède cependant un cristal verdâtre, d'une parfaite limpidité, qui se prête à 'cette observation. Ce cristal est taillé en lame transversale d'une épaisseur de 2à 5 millimètres. A la lumière parallèle on voit, en fai. sant tourner le cristal entre les deux 'licols croisés, comme
un nuage noir qui se déplace suivant l'azimut
qu'on
donne à la lame. A la lumière convergente se montrent des
lemniscates parfaitement nettes, dont l'écartement
des
pôles et 'l'orientation des axes varient pour les différents points de la lame. Ces faits ne me paraissent pas laisser de doute sur le caractère clinorhombique du réseau du zircon. Mellite.
Je ne puis mieux faire que de citer pour cette substance les observations de M. Des Cloizeaux (*). Lorsqu'on soumet au microscope polarisant des lames (*) Nouvelles recherches sur les propriétés optiques des cristaux. Des Cloizeaux, Mémoires présentés par divers savants à l'Académie 'des sciences, t. XVIII (1868), page 525.
145
de diverses épaisseurs normales à l'axe principal cristallo graphique, on voit qu'il est assez rare d'en rencontrer de suffisamment homogènes pour montrer des anneaux bien circulaires traversés par une croix noire non disloquée. La croix se sépare souvent en deux branches plus ou moins écartées suivant les plages que l'on examine, et parfois ces branches sont assez nettes pour simuler parfaitement les hyperboles propres à un cristal à deux axes rapprochés. Elles offrent même, si la lame est suffisamment épaisse, une dispersion appréciable. De plus, certaines plaques, où les branches de la croix s'ouvrent dans un plan parallèle aux arêtes basiques de l'octaèdre carré dominant, paraissent composées de deux secteurs triangulaires assemblés suivant un des plans diagonaux de cet octaèdre. et offrent chacun une croix disloquée dans deux directions perpendiculaires entre elles ; ces plaques présentent donc le même phénomène qu'une macle formée par deux moitiés d'un octaèdre rectangulaire droit ou oblique, dont l'nn serait resté fixe, tandis que l'autre aurait tourné de 1800, autour d'un axe normal au plan d'assemblage. Mais ce qui prouve
que dans la réalité la dislocation de la croix
est purement accidentelle, c'est qu'elle a lieu tantôt dans un plan sensiblement parallèle aux arêtes de la base carrée, tantôt dans des plans très-voisins des deux plans diagonaux du prisme primitif. » La théorie
que j'ai exposée, et dont j'ai déjà montré de
nombreuses justifications, me permet de ne point accepter les
conclusions du savant observateur. Je ferai remarquer
d'ailleurs qu'il serait bien extraordinaire qu'un phénomène
Purement accidentel fût soumis à des lois si justes que dans l'une des deux moitiés de la lame déterminées par une diagonale, les axes des lemniscates fussent orientés parallèlement ,
tandis qu'ils seraient exactement rectan-
gulaires dans les deux moitiés contiguës. La variation observée par M. Des Cloizeaux, dans l'orientation des axes des TOME X, 1876.
10