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EXPLICATION DES PHÉNOMÈNES OPTIQUES ANOMAUX
effet constaté que la densité de l'anatase calcinée pouvait atteindre /1,16, c'est-à-dire celle de la brookite. Il eût été curieux d'examiner les propriétés optiques de cette anatase calcinée. L'expérience n'a pas été faite. Elle l'a été au contraire pour la brookite,; la calcination y développe des modifications optiques temporaires qui peuvent devenir définitives si la température est suffisamment élevée ; ce qui démontre bien que la calcination produit dans la combinaison des réseaux des modifications profondes.
Enfin la calcination du rutile est incapable, comme on le conçoit, de modifier la densité. Les faits qui précèdent me conduisent à dire quelques mots de la variation des constantes optiques sous l'influence de la. température. Je crois qu'en principe, cette variation est très-faible, et de l'ordre de la dilatation des corps sous l'influence de la chaleur. C'est ce qui fait que les cristaux,
orsqu'ils sont formés par un réseau simple, ou par une juxtaposition de réseaux simples qui ne peuvent se combi-
ner à la température où ils sont portés, ne présentent, sous l'influence des variations de température, que des variations très-légères dans leurs propriétés optiques. Mais
il en est tout autrement si le cristal est formé de réseaux combinés dont la combinaison peut se défaire, ou encore de réseaux juxtaposés qui peuvent se combiner entre eux sous l'influence de la température à laquelle ils sont soumis. Les variations optiques peuvent être alors considérables, ,car elles correspondent, non plus à UDE simple dilatation du réseau, mais à une modification profonde, analogue à celles que produisent les mélanges isomorphes (*). Telle est l'explication deslaits nombreux si(*) C'est sans doute là, pour le dire en passant, l'explication des phénomènes anomaux que présente la dilatation des corps solides, principalement des corps cristallisés, et qui ont été si bien mis en lumière par les beaux travaux de M. Fizeau.
DANS DES SUBSTANCES CRISTALLISÉES.
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gnalés sur ce point par M. Des Cloizeaux. On est donc amené à penser que tous les cristaux qui, comme le feldspath, présentent, sous l'influence de la chaleur, des variations optiques temporaires ou permanentes considérables, sont formés par des assemblages intérieurs susceptibles d'être modifiés par la température. Dans les cristaux, au contraire, qui, comme l'apophyllite, Fidocrase, etc., présentent des réseaux juxtaposés non combinables à la tem-
pérature à laquelle ils sont portés, ou des réseaux combinés non décomposables à cette température, les phénomènes optiques devront paraître à peu près indépendants de la température. Zircon.
Il est très-aisé de s'assurer, en observant des lames de zircon perpendiculaires à l'axe quadratique, que cette substance rentre dans le nombre de celles qui sont formées d'assemblages intérieurs. La fig. 51, PI. III, montre une lame de zircon vue dans la lumière parallèle. Le cristal paraît réellement composé de deux parties ; une partie A colorée inégalement en brun, forme une sorte de noyau central en poussant des ramifications, et comme des filons dans la deuxième partie B qui forme l'enveloppe du cristal. La partie A s'éclaire à peine entre deux nicols croisés, sauf dans la portion cl. composée de bandes parallèles à une
diagonale, qui s'éteignent à peu près complétement suivant une droite parallèle ou perpendiculaire à cette diagonale, et s'éclairent inégalement à 450 de cette direction. L'enveloppe B est formée de bandes parallèles aux côtés, qui s'éteignent à peu près suivant leur direction et s'éclai-
rent inégalement suivant les diagonales. A la lumière convergente, la partie A montre des anneaux avec croix noire, la partie B des anneaux plus ou moins disloqués, passant à des lemniscates dont les axes sont perpendiculaires à la direction des bandes.