Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
62o
REVUE DE GÉOLOGIE.
Macle.
M. Broegger (t) a étudié des schistes mâclifères ECKERN. noirs qui sont situés à l'ouest du lac Eckern et contiennent des graptolites. La macle (chiastolite, andalousite) s'y est développée en prismes ayant om,01 de longueur et présentant souvent des traces de la croix noire; sa formation paraît d'ailleurs liée au voisinage du granite, comme en Bretagne et comme dans la plupart des gisements connus. Feldspatlxisation. ARDENNE ET BELGIQUE.
MM. de Lavallée-Poussin et Re-
nard (g) ont publié un mémoire sur les roches dites plutoniennes de la Belgique et de l'Ardenne française. Ils se sont surtout attachés à définir les caractères des roches d'apparence porphyrique qui affleurent sur les bords de la Meuse, entre Nlairu et Laifour, et que Dumo nt avait considérées comme des nappes éruptives intercalées dans les schistes réviniens. L'étude microscopique d'un grand nombre de plaques minces a amené les auteurs a considérer ces prétendues nappes, comme des éléments d'origine clastique dans lesquels des cristaux de feldspaths se sont développés. Les éléments microscopiques de la pâte sont alignés de manière à m. peler la texture des gneiss, et il y a une concordance complète entre la schistosité de ces porphyroïdes, comme les appellent les auteurs, et celle des schistes réviniens encaissants.
Le mémoire de MM. Renard et de La vallée-Poussin contient de nombreuses planches coloriées représentant les plaques vues au microscope, ainsi qu'une carte indiquant la position, sur les bords de la Meuse, des divers affleurements de porphyroïdes et de roches amphiboliques. En résumé, ces roches de l'Ardenne ont été soumises à un métamorphisme normal qui est surtout caractérisé par la formation de cristaux de feldspaths. Dans plusieurs régions et notamment dans les Vosges, on observe de même des roches schisteuses qui deviennent de plus en plus compactes, se chargent insensiblement d'orthose, de mica, puis de quartz et d'anorthose, en sorte qu'elles finissent par passer à un porphyre granitoïde. Comme beaucoup de roches feldspathiques et comme certains granites, ce porphyre est métamorphique et non pas éruptif.
GÉOLOGIE DYNAMIQUE.
62 1
Démorphisme et métamorphisme. Parmi les modifications si nombreuses et si variées que peuvent subir les roches, M. de Lass aulx (i) distingue celles qui se rapportent au Métamorphisme proprement dit, et celles qui sont le résultat d'une décomposition, ou d'une altération physique et chimique, pour lesquelles il propose le nom nouveau de Démorphisme.
Pour M. de Lassaulx, les métamorphoses devraient être at-
tribuées à trois causes seulement o. Action d'une température élevée engendrant alors une Pyromorphose; les incendies souterrains, les laves, les basaltes et les roches volcaniques en donnent des exemples. 2' Action de dissolution sans qu'il y ait nécessairement intervention d'une haute température ou Hyda(omorphose: telles sont la métamorphose de l'anhydrite en gypse, du calcaire en dolomie; la transformation de roches péridotiques, augitiques et amphiboliques en serpentine ; ou bien encore la transformation en serpentine de minéraux très-variés, comme celle signalée par M. D. Dana à la mine Tilly-Foster. 5. Action de liquides surchauffés tenant en dissolution des ma-
tières minérales et donnant lieu à des Hydatopyromorphoses. Suivant l'auteur, cette métamorphose spéciale aurait eu lieu au contact des granites et des diabases.
Dans cette classification, M. de L assa u x semble admettre que la chaleur et l'eau sont les seuls agents du métamorphisme en outre, il ne s'occupe guère que du métamorphisme de contact. Observons de plus que toutes les roches étant plus ou moins imprégnées d'eau dans l'intérieur de la terre, une pyromorpliose doit généralement donner lieu à des phénomènes dans lesquels interviennent aussi des eaux surchauffées, et par conséquent à une hydatopyromorphose.
Ajoutons enfin que les recherches faites sur le métamorphisme Mme l'origine des roches éruptives ont montré qu'on ne saurait admettre une température élevée au contact du granite. 11) Elemeideder Peirographie,
(I) News Jahrb., 187G, 0G'2. (2) Mémoires couronnés par l'Acad, royale de Belgique.
TOME N, t876.