Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
244
MOYENS DE PRÉVENIR LES GRANDES CATASTROPHES
toutefois si nous considérons l'ensemble des travaux remblayés depuis une période de cinq années et en admettant comme complétement tassés les travaux plus anciens (ce qui n'a généralement pas lieu), nous croyons être en dessous du chiffre réel, dans beaucoup de cas, en évaluant à *, du cube de la houille enlevée, pendant une période de cinq années, le vide restant dans les travaux par suite du tas-
sement incomplet du toit et des remblais pendant cette période de temps. Ce vide pourra être d'autant plus consi-
dérable que les remblais auront été moins complets ou qu'ils auront été empruntés à des chambres d'éboulement ne communiquant pas au jour, car ces chambres auront formé d'immenses vides dans le toit de la couche. J'admettrai donc, pour une exploitation étendue, la possibilité de l'existence d'un vide d'environ 5o. 000 mètres
cubes par le fait du tassement incomplet du toit de la couche et des remblais exécutés dans les travaux abandonnés.
Si ces travaux existent à un niveau supérieur aux galeries d'aérage, si la couche dégage du grisou et que ce gaz ne trouve pas d'issue à la partie supérieure, les vides en question seront envahis peu à peu par ce gaz qui, en vertu de sa faible densité (0,56 par rapport à l'air) tend constamment à s'accumuler à la partie supérieure des excavations, il arrivera donc un moment où tous les vides existant dans ces travaux seront saturés d'hydrogène protocarboné et constitueront un véritable réservoir de grisou évalué, dans le cas ci-dessus, à 5o. 000 mètres Cubes, chiffre qui, pour certaines exploitations, peut être beaucoup plus considérable. Dans ces conditions, s'il se produit subitement un abaissement notable de la pression atmosphérique, tel que celui
qui correspondrait, en une heure, à une variation barométrique de orn,a15 (soit environ
de la pression atmo-
sphérique ordinaire), le volume du gaz tendant ayarier
CAUSÉES PAR LE GRISOU.
245
en raison inverse de la pression, nos 50.000 mètres cubes
de gaz tendront à augmenter de .÷ soit de i.000 mètres cubes ; s'ils ne trouvent pas d'autre issue, ces 1.000 mètres cubes de grisou seront refoulés dans les voies d'aérage et contribueront à vicier le courant d'air pendant le temps de leur écoulement. Or admettons que la ventilation de la mine soit effectuée à ce moment par un courant d'air de Io mètres cubes par seconde, soit 5.600 Mètres cubes à l'heure, la proportion de gaz provenant des travaux abaiidonnés sera, dans ce cas, A du volume d'air débité dans le même temps, soit. près de 5o p. leo de ce volume. Si maintenant les sources de gaz provenant des chantiers en exploitation s'élèvent à ce moment à 4 p. loo du volume de l'aérage (quantité encore insensible à la lampe de si)reté) ,
le courant d'air général pourra arriver facilement à contenir 7 p. 100 de grisou (quantité suffisante pour rendre le mélange explosif), et cela d'autant plus facilement qu'une dépression barométrique tend toujours à augmenter le dégagement du gaz dans les chantiers en exploitation. En résumé, on peut affirmer que par le fait d'une dépression barométrique assez faible, mais se produisant en un temps relativement court, le gaz emprisonné dans les parties abandonnées et étendues d'une exploitation peut, à certains
moments, rendre explosif un courant d'air qui, en temps
ordinaire, n'indique pas trace de grisou à la lampe de sitreté.
Qu'à un de ces moments, et par une circonstance quel-
conque, le courant d'air infecté vienne à recentrer une flamme sur son parcours (soit par l'ouverture d'une lampe,
soit par l'explosion d'un coup de mine, soit enfin par un incendie spontané), une catastrophe aura sûrement lieu et .pourra affecter toute l'étendue des travaux. C'est à cette cause, croyons-nous, que l'on doit attribuer l'importance des effrayantes catastrophes qui ont eu lieu depuis quelques années et qui se sont produites dans cer-