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GÉOLOGIE DE KONGSBERG (NORWÉGE).
GÉOLOGIE DE KONGSBERG (NORWÉGE;.
filons dans la même zone ; mais souvent celle-ci ne se montrait nullement enrichissante pour les nouveaux filons, liairive fréquemment qu'un filon se divisant en deux branches, l'une est riche et l'autre pauvre dans la même couche. » Cette critique des idées recues à Kongsberg, venant d'un homme de l'autorité de M. Kjerulf, fut très-remarquée. Cependant elle n'a pas jusqu'ici été justifiée par les faits.
C'est à la suite du rapport de la commission
de 1865
que furent entrepris les quelques travaux de recherche dans le gneiss gris mentionnés plus haut. On a vu que les filons
s'étaient montrés stériles dans le gneiss gris, à quelques mètres des parties les plus riches dans la fahlbande. Aussi l'absence de l'argent dans le gneiss gris, consacrée par une
expérience plus de deux fois séculaire, est-elle encore aujourd'hui unanimement admise par les ingénieurs de Kongsberg. Jusqu'à preuve certaine du contraire, le fameux adage, aussi vieux que les mines de Kongsberg, subsiste: Uden Gang og Fald, intet Sôlv » ; et le traduisant avec une légère variante, nous dirons à notre tour : « Sans filon et fahlbande, pas d'argent (5). » Pour expliquer la présence de l'argent au croisement des fahlbandes exclusivement, M. Daubrée a émis cette idée que l'argent et les autres substances métalliques contenues dans les filons y avaient été amenées par des émanations latérales suivant la fahlbande même ("). Cette opinion était
partagée par Laugberg, un des anciens directeurs de la Monnaie de Kongsberg, qui tirait un argument de la présence des feuilles d'argent interstratifiées dans les roches encaissantes. On peut répondre que l'argent et les sulfures métalliques sont disséminés en très-faible proportion au sein du remplissage filonien et semblent avoir la même pro(*) D'après ce que nous avons dit dans le chapitre lE de la première partie, il convient de substituer le mot Faltl au mot Fald. (") Annales de., mines, 4" série, tome IV, p. 257.
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venance que les gangues ; or ces gangues, calcaire, barytine, spath fluor, ne sauraient provenir de la fahlbancle, où
l'on n'en trouve pas trace. D'autre part, la fahlbancle ne paraît pas argentifère par elle-même, et, aux points où ses pyrites d'imprégnation sont concentrées (comme à la mine de pyrite) et peuvent être analysées, elles présentent une teneur presque nulle en argent. Les filons de Kongsberg doivent, croyons-nous, leur remplissage intégral à des émanations et à des sources venues d'en bas. Le calcaire a été le véhicule de l'argent, comme le quartz celui de l'or. Nous avons donc à distinguer dans l'histoire géologique de Kongsberg deux sortes d'émanations. L'éruption du
gabbro ouvrit l'ère des émanations de pyrite de fer et autres sulfures métalliques, auxquels sont dues les fahlbandes. Ces émanations pouvaient avoir encore lieu lors des éruptions de la syénite (bien que cette roche ne soit pas imprégnée) (5) et du porphyre noir, et même postérieurement. Mais elles avaient cessé, ou étaient négligeables, lors du soulèvement auquel est dû le premier système de filons. Ce soulèvement inaugura une nouvelle ère d'émanations de calcaire argentifère, avec matières bitumineuses,
barytine, spath fluor et certains sulfures métalliques. Le soulèvement du second système fut suivi d'émanations de quartz avec argent aurifère, puis de calcaire lamelleux avec pyrite de fer.
Nous n'avons à considérer ici que les émanations filoniennes.
Tandis que le calcaire, le quartz et autre gangues pierreuses se distribuaient indifféremment sur toute l'étendue des fentes, dans le gneiss gris aussi bien que dans les schistes, nous voyons que l'argent et, dans une certaine I*) La syénite peut, comme le gneiss gris, s'être opposée à l'imprégnation