Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
92
NOTICE GEOLOGIQUE
tant sans doute alors des têtes de couche dont l'érosion a enlevé le reste. Cette disposition pourrait donner lieu à plus d'une erreur d'appréciation et faire croire à tort à des intercalations dans les schistes, si l'on ne retrouvait le même caractère qui s'observe dans les Traras au voisinage de ces derniers, à savoir la présence dans les couches calcaires de nombreux débris de schistes disposés parallèlement à la stratification. L'analogie et le voisinage conduisent donc à rapporter ces îlots orientaux au même âge que les îlots des Traras, bien que l'on n'ait point encore de preuves péremptoires de la légitimité de cette assertion. Ces derniers îlots orientaux sont des plus intéressants, parce qu'ils contiennent de nombreux gîtes d'hématite provenant de la transformation des calcaires par l'action d'anciennes sources thermo-minérales. J'ai présenté récemment un mémoire à ce sujet (publié dans les Annales), qu'il est
inutile par conséquent de traiter de nouveau. Des traces d'une semblable action ferrifère existent aussi dans les calcaires des Traras et dans les environs de la mine de Tlé,ta. C'est une analogie de plus, mais non complètement démonstrative, car ces faits semblent dus surtout à la nature minéralogique des calcaires et non à leur âge. Dans la province d'Alger, des faits semblables s'observent sur des calcaires néocomiens. Néanmoins, dans la subdivision de Tlemcen, on n'en observe pas de semblables sur les calcaires jurassiques supérieurs; les traces de fer que l'on y rencontre ont des allures fort différentes. Je ne dois pas omettre une circonstance minéralogique remarquable : c'est que sur un assez grand nombre de points, les calcaires liasiques passent à une dolomie grisâtre à l'extérieur, mais à cassure blanche, très-cristalline, d'un aspect gras particulier. Cette transformation, toutefois, ne s'observe point sur des couches entières, ainsi que cela se voit dans les étages supérieurs. Elle paraît rester toujours locale et être en rapport avec des émanations nié-
SUR LA SUBDIVISION DE TLEMCEN.
93
tallifères. Partout, en effet, où se montrent des dolomies, on trouve du plomb et du zinc au moins à l'état de traces, le plomb sous forme de galène, le zinc sous forme de blende ou de calamine. Le plus souvent malheureusement ces mé-
taux paraissent n'exister qu'à l'état de simples traces.
Toutefois on a signalé un gîte de quelque importance au pied du Fillaoucen. Je ne parle point des gîtes de Mazis et de Deglem, dans la concession de Car Rouban, parce
qu'il n'est pas bien décidé s'ils se trouvent dans l'étage liasique ou bien dans l'étage supérieur, lequel contient aussi parfois des dolomies ressemblant complètement à celles dont il est question ici.
40 Marnes et calcaires du Slib.
Oxfordien.
Cette formation est composée principalement de marnes très-calcaires ou de calcaires marneux à structure schisteuse, mais elle contient aussi des couches intercalées de calcaire compacte, dont la puissance est communément de o à 0,2 o. La couleur n'est pas complétement uniforme partout. Ainsi elle est jaunâtre dans la vallée de l'oued Hammam, au pied du Sfyan, au débouché de la Zouïa dans la plaine; gris jaunâtre seulement sur le flanc de la crête qui va du Fillaoucen à Bab Thaza ; tout à fait grise sur le Slib, sur le flanc du Ras Asfour, dans la plaine de Missiouen. Mais c'est toujours en gros une même formation marneuse plus ou moins fossilifère. C'est surtout vers son milieu que les couches intercalaires non marneuses sont du calcaire; vers le bas, ce sont de petits bancs de grès plus ou moins quartziteux; vers le haut, ce sont des grès blanchâtres de duretés diverses; tout à fait en haut, ces grès commencent à prédominer, de sorte que la limite avec l'étage supérieur essentiellement gréseux n'est pas trop nette en certains points. Il en est ainsi notamment dans la plaine de Missiouen, au pied du djebel Toumezaït.