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Chinois, moins riches que celles du Yun-nan ; mais l'industrie habitants est loin de répondre à cette variété de ressources des naturelles. On rencontre autour de Ko-Kieou, dans un rayon de 15 kilomètres, plus de cinquante mines destinées à l'extraction de minerais
de cuivre et d'étain ; l'exploitation de l'étain fait vivre plus de 10.000 personnes et en occupait bien plus autrefois. La première
mine a été ouverte la 36° année de l'empereur Kang,-Hi, c'est à dire il y a près de 200 ans. La production d'étain, qui
atteignait encore, au commencement clu siècle, 5 millions de kilogr., n'était plus,
il y a quelques années, que du dixième de cette quantité. Elle est remontée, en 1876, à t .2.0.0o. ou 1,500.0.0 kilogr., dont la valeur, sur le marché de Canton, approche de 3 millions de francs. Les proprétaires d'usines espèrent arriver promptement à cette quantité, si la paix dure et surtout si la voie du fleuvedoubler Rouge devient plus sûre et moins chère. Le minerai, qui paraît riche, est extrait de puits verticaux longés par des galeries divergentes, quelquefois très-longues.proLe manque d'eau aux environs des puits, oblige de l'apporter à dos de mulet à Ko-Kieou, où seulement on peut lui faire subir les lavages et bocardages nécessaires. Une fois qu'il est suffisamment lavé et pilé, on le charge dans un haut-fourneau, par couches stratifiées
avec du charbon de bois, qui est le seul combustible employé pour la fonte, malgré son prix élevé (1 taël par 120 kilog.). Ces fourneaux sont construits d'une manière analogue aux nôtres; leur hauteur ne dépasse pas 3 mètres ou 3m,5., probablement à
cause de l'insuffisance de la soufflerie, qui est constituée par un piston dont la tige est mue à bras. L'opération de la fonte dure 24 heures, pendant lesquelles on consomme environ 120 kilogr. de charbon pour 100 kilogr. de métal obtenu. L'étain, au sortir du creuset, est reçu dans un réservoir d'où on le transporte, au moyen de poches, dans des moules qui forment des barres de 6o kilogr.: une de ces barres forme la charge d'un petit mulet du pays; on les coupe en deux pour faciliter le transport : les moitiés sont placées de chaque côté du bât. Le métal de première fusion n'est jamais parfaitement pur, et celui qui provient de certains minerais renferme une quantité de métaux étrangers, cuivre, fer ou plomb, qui diminue notablement sa valeur. Cet étain, de deuxième qualité, est le seul qu'il soit d'usage d'échanger contre des marchandises : il forme la presque totalité du métal qui passe par Hanoï. La première qualité, qui se paye toujours en argent, est actuellement envoyée au Su-Tchuen,
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malgré les cinquante jours de transport à dos de mulet qui sépa-
rent Ko-Kieou du marché de Su-Tcheou. Le prix de cet étain
presque
pur est de 10 tes à la mine ; il constitue près de la moitié de la
production totale et passera certainement par le fleuve Rouge, de l'avis de tout le monde, aussitôt que le commerce sera véritablement ouvert. L'impôt prélevé par le gouvernement chinois s'élève à environ 10 p. loo; le prix du transport de la mine à Mang-hao, point d'embarquement, est d'environ 1/2 taël. On admet, en conséquence, que le prix de l'étain de première qualité rendu à Mang-ha.o est de t t taels, 5., argent. D'après les dispositions de notre traité de commerce. il ne devrait plus lui rester à. payer d'autre impôt qu'un droit de transit de 5. p. ioo, et comme le coût du transport en descendant le fleuve est peu considérable, il serait très-avantageux de lui faire suivre cette voie, la valeur de cet étain, à la côte de. Chine, étant de 16 ou 17 taéls.
Hanoï, 30 avril 1877.
(Extrait d'un Rapport sur l'exploration du fleuve Ronge, au
Tonquin, adressé par M. DE KERGARADEC, consul de France à
Hanoï,au contre-amiral commandant en cite f en Cochinchine.) Trois échantillons de minerai et deux échantillons d'étain
de Ko-Kieou, envoyés par M. de Kergaradec, ont été remis à l'É-
cole des mines, au nom de M. le ministre de la marine et des colonies, pour être analysés. Les analyses ont donné les résultats
ci-dessous
MINERAIS D'ÉTAIN.
Grains rouges.
Gangue
Poudre brune.
(I.' qualité.)
Oxyde d'étain
(Elain métallique).. Peroxyde de fer. . .
Grains bruns.
80,50 .
.
.
.
16,60 2,90 100,00
82,90 (63,30)
11,60 2,10
-
92,50 (65,20)
99,90
6,30 1,00
(72.80)
09,80
ÉTAIN MÉTALLIQUE.
Plomb Fer Arsenic.
Étain (par différence)
de Ir' fusion.
de 1` fusion.
12,30 3,30
traces
traces faibles
absence
81,10
100,00
0,51
99,19
100,00
Paris, 29 octobre 1877.
Extrait des Registres du Bureau d'essai de l'École des mines de Paris.)