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2.04.
EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A \
i'on en juge par les carneaux d'un four voisin, où elle n'est plus que de 7 centimètres. L'alimentation des générateurs de l'uAlimentation. sine est assurée par une pompe à double piston et par une pompe de secours. On alimente chaque chaudière en moyenne toutes les deux heures ; l'opération dure de to à 15 minutes. L'eau est prise au condenseur. Nettoyage et entretien. - Toutes les trois semaines, le travail de l'usine est suspendu pendant deux ou trois jours, l'on profite de cette période de repos forcé pour visiter et nettoyer les chaudières, tant à l'intérieur qu'a l'extélieur. Les carneaux sont réparés à peu près régulièrement tous les six mois.
La chaudière qui a éclaté n'a subi aucune réparation depuis 1862.
La conduite des machines et l'alimentation des chaudières sont confiées à deux machinistes, qui sont de service alternativement pendant douze heures. Tous deux sont expérimentés et soigneux. Il n'y a pas de surveillant de nuit. - C'est dans la nuit du Circonstances de
17 au 18 avril, vers une heure et demie du matin, que l'accident se produisit. A ce moment les deux machines, Auxquelles la chaudière en question contribue à fournir la vapeur, étaient arrêtées depuis près d'un quart d'heure; l'alimentation avait eu lieu quinze minutes auparavant. La pression indiquée par le manomètre était au plus 5 atmosphères, et les soupapes commençaient à laisser échapper
légèrement la vapeur. La charge du four était à moitié terminée; la température avait donc atteint son maximum. Tout à coup le bouilleur soumis le premier à l'action des flammes se déchira sur une longueur relativement faible,
deux fragments de tôle furent arrachés et projetés dans l'usine avec les briques elles armatures du massif, et par l'ouverture ainsi formée, il sortit des torrents d'eau bouillante et de vapeur qui atteignirent dix malheureux ou-
DANS L'USINE MÉTALLURGIQUE DE MESSEMPRÉ (ARDENNES). 205
vriers placés près du four. Une des colonnes en fonte ayant été brisée, la chaudière s'inclina légèrement en s'appuyant' sur le bouilleur déchiré. Les 8o ouvriers de la forge s'enfuirent épouvantés. Les dix blessés eurent eux-mêmes la force de quitter le théâtre de la catastrophe ; mais sept d'entre eux seulement purent regagner sans aide leur domicile ; les trois autres furent transportés par leurs camarades dans des maisons voisines. Malgré les soins qui leur furent prodigués, six ouvriers succombèrent aux suites de leurs brûlures, qui étaient trèsprofondes, à.cause de l'élévation de la température et de la légèreté de leurs vêtements. Les quatre autres se sont rétablis. On voit qu'il n'y a pas eu d'explosion proprement dite, en ce sens que le générateur n'a pas été projeté et que le
faible déplacement qu'il a éprouvé n'est dû qu'à la rupture de l'une des colonnes de soutien. Ainsi, si la chaudière eût été installée en dehors de la forge, les conséquences de l'accident eussent été assurément bien moins graves; mais il n'est pas toujours possible d'éviter cette disposition dans les usines métallurgiques, et, d'ailleurs, elle était autorisée par l'arrêté préfectoral du 24 septembre 86 2 . État de la chaudière après l'explosion.- L'ouverture par laquelle se sont échappées l'eau et la vapeur est de forme triangulaire ; elle n'a pas plus de om,325 de longueur sur 0rn,11 de hauteur ; elle est à environ orn,to de la clouure
longitudinale et à o"',o9 de la deuxième clouure transversale.
Dans la région déchirée, le bouilleur était bombé d'une manière très-visible, ce qui indique un allongement préalable de la tôle; nous avons reconnu que le rayon d'une section perpendiculaire à l'axe, passant à peu près par le milieu de la déchirure, avait augmenté d'environ 1 centimètre. Suries bords de la déchirure, l'épaisseur du métal était
réduite à 2 et même, en quelques points, à 1/2 millimètre.