Annales des Mines (1878, série 7, volume 14) [Image 16]

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MINIÈRES DE LA HAUTE-MARNE. 2

MINIÈRES DE LA HAUTE-MARNE.

alites, aussi est-il notablement phosphoreux ; jusqu'ici il a passé inaperçu, et, du reste, il ne semble bien développé qu'aux environs, de Chalindrey. Dans toute la vallée de la Meuse, où le lias moyen est constamment apparent sur une grande longueur et forme la base des hauts escarpements qui encaissent la vallée, ce banc nous paraît remplacé gé-

néralement par des grès marneux sans consistance; ce grès, comme le banc de minerai, est facilement attaqué par les agents atmosphériques, et partagé par eux en nodules grossièrement sphériques.

Le même banc de minerai est très-développé dans la

valeur métallurgique. Sur la vallée de la Traire, en amont de Nogent, la couche paraît un peu meilleure; au pied des roches de Langres elle est à peine représentée, et, reparaissant quelque peu vers Vesaignes, Marnay et Foulain, elle s'efface complétement un peu plus à l'ouest, avant de disparaître au-dessous du fond des vallées, avec les roches qui la recouvrent. Le minerai du lias supérieur est peu riche en fer, mais il est sensiblement calcaire : sa composition est la même à Jussey et à Nogent et analogue à beaucoup d'échantillons de minerais de la Meurthe.

Haute-Saône, particulièrement à Conflans, où sa puissance est de

son analyse a donné les résultats suivants

Peroxyde de fer (fie : 25) Acide phosphorique. Silice Alumine. Chaux

Perte par calcination

37,0 0,5 8,o

'9,0 /5,o

13

MINERAI DE DISSES-. MINERAI DE NOGENT.

Peroxyde de fer Acide phosphorique Alumine. Silice. Chaux. Perte.

48,0 (fer : 34)

43,0 (fer : 30)

traces

traces

8,0 14,0 11,0 18,0

10,0 15,0 14,0 18,0

100.0

100,0

20,5 100,0

II. - LIAS SUPÉRIEUR.

Minerai en couches. - Le niveau ferrifère qui a donné naissance aux nombreux hauts-fourneaux de Meurthe-etMoselle étend ses ramifications jusque dans le département de la Haute-Marne, mais en s'affaiblissant considérablement.

Encore importante dans la Haute-Saône, notamment à Jussey, où elle conserve une puissance de 2 m,5o, la couche

de minerai reste fort apparente sur les deux rives de la vallée de la Meuse, de Montigny à Neufchâteau; mais elle est plus intéressante par ses fossiles que par ses minerais eux-mêmes ; elle est souvent réduite à un banc de calcaire feuilleté et esquilleux plein d'ammonites ayant om, Io ou CP,20 d'épaisseur, très-ferrugineux d'ailleurs, mais sans

Si peu riche que soit ce banc minier, c est à lui cependant que doit sa naissance l'importante industrie de la coutellerie nogentaise. On trouve, en effet, tout le long de cet affleurement les traces des anciens procédés de fabrication du fer : dans la partie haute de la vallée de la Traire, vers. les sources du Rognon et vers celles de la Suize; de plus, sur la Marne, vers Foulain et dans le vallon de Moiron, jusque sur la Meuse, nous avons pu observer un grand nombre de petits étangs très-analogues entre eux : quelquesuns sont aujourd'hui desséchés et livrés à la culture; d'autres ne servent plus que de réservoirs à poissons ; d'autres, plus nombreux, régularisent les eaux de moulins, d'aiguiseries,

de scieries, mais tous ont un caractère commun : c'est de présenter des digues ou des restes de digues pavés de petites masses rouges et dures applées sorties, et qui représentent les résidus des foyers à fabriquer le fer; et les che-