Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
408
GISEMENTS DE MERCURE
est pénétrée de veines métallifères. Enfin la roche complétement décomposée, les scories et les cendres contiennent du cinabre à l'état de nids, de veines, ou d'imprégnation invisible (se révélant par le lavage au pan). Çà et là se trouvent des quartz opales et résinites cinabrifères. Le cinabre est généralement amorphe ; sauf dans certaines scories, où on le trouve en petits cristaux minuscules. Dans la majeure partie des minerais, il est finement divisé et relativement pur ; aux points les plus riches de la mine, il est compact et associé à des éléments variés, parmi lesquels dominent des oxydes métalliques, des substances bitumineuses, des composés de l'aluniine et de la silice. 11 est toujours intimement mêlé à plus ou moins de soufre libre, qui, au delà d'une certaine proportion, devient gênant dans le traitement pour mercure. Le soufre prédomine parfois ; il se trouve irrégulièrement distribué dans le gisement : en quelques endroits, il forme de gros nids jaunes et cristallins ou des masses noires et terreuses, qu'on exploite à part et qui vont au raffinage pour soufre. Les pyrites sont rares. Ainsi le cinabre de Sulphur Bank peut devenir fort complexe de composition et se charger de beaucoup de soufre. M. M. C. Vincent a analysé un échantillon de minerai compact provenant d'une des entailles les plus riches ; il a trouvé io,27 p. io de mercure, 9,45 de peroxyde de fer, 10,19 de substances bitumineuses, 15,o4 de soufre libre, 15,5o de soufre combiné, 14,o6 de silice, 5,72 d'alumine. D'autres échantillons de la même entaille tenaient davantage, tel jusqu'à 4o P. ioo de mercure; c'est la teneur la plus élevée que nous connaissions à Sulphur Bank. Nous signalerons enfin la présence de l'acide borique dans certains minerais de Sulphur Bank (nous avons dit qu'à proximité on trouvait du borax dans les eaux d'un petit lac) (*) un échantillon en contenait o,o74 p. 100. (*) Page 393.
DE CALIFORNIE.
1109
Toutes les entailles de la mine, étagées sur le versant de la colline, ont constaté la présence du cinabre, depuis l'imprégnation la plus Pauvre jusqu'à l'état massif. La richesse est beaucoup plus grande à l'est. De ce côté, la proportion de blocs durs et stériles est bien moindre ; les scories et cendres abondent : c'est l'extrémité de la coulée. On y trouve en grandes quantités des matières terreuses, humides et foncées, très-chargées en soufre et très-acides, riches et faciles à abattre au pic ou même à la pelle ; on rencontre parfois plusieurs mètres de ce minerai compact, par exemple, dans la grande excavation du sud-est. Au fond de cette excavation, en contre-bas du niveau du lac, on a mis à découvert des sources jaillissantes d'eaux chaudes, avec dégagement abondant d'acides carbonique et sulfhydrique : le mineur semble interrompre la nature dans son oeuvre de formation d'un gisement de soufre et de mercure. Près de ces sources, nous avons vu, dans les parties basses des travaux, des schistes argileux lustrés, ici horizontaux, là verticaux, bouleversés et disloqués : ce
qui nous a porté à croire que la crevasse de la solfaiare mercurielle passait près de ce point. Suivre cette crevasse en profondeur serait sans doute impossible, tant à cause des émanations malsaines et chaudes que de la proximité du lac. Mais il serait intéressant de savoir quelle est son allure, sa direction, si elle se poursuit sous la coulée ou en sort : de là doit dépendre l'étendue des parties imprégnées de la coulée, c'est-à-dire l'avenir de la mine. Il est certain que toute la coulée n'est pas imprégnée ; ainsi la région traversée par la galerie ouverte sur le versant occidental, à 75 mètres du rivage, et dirigée vers l'est, s'est montrée complètement dépourvue de cinabre sur les 45 premiers mètres.
Dans un rapport estimatif de la valeur du gisement, et datant de juillet 1875, MM. W. Ashbrii, J. D. Hague et Th. Price considèrent une superficie de 56.400 mètres car-