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ÉTUDES MÉTALLURGIQUES.
PRODUITS SECONDAIRES DES HAUTSFOURNEAUX.
aussi, dans ces conditions de très-haute température, vo-
latilisé en partie, comme à Longwy, à l'état de sulfure
Le métal renferme
de potassium ; il faudrait, à cet effet, analyser le dépôt de
Fer
84,o2i
la flamme de tympe ou celui qui se forme au moment de
Manganèse Silicium
traces
la coulée. Je rappellerai aussi que le potassium, qui se produit auprès des tuyères, peut également favoriser la réduction de la silice, ainsi que l'a fait observer M. Troost. Les fontes extra-siliceuses sont d'une nuance plus claire
et d'un grain plus serré que les fontes grises ordinaires elles sont aussi plus douces au toucher et plus cassantes, sans avoir la dureté des fontes blanches grenues ordinaires. Elles sont d'autant moins fusibles qu'elles renferment plus de silicium ; mais une fois fondues, elles sont très-fluides et coulent tranquillement, comme l'argent, sans étincelles ni projections, parce que l'oxygène et l'oxyde de carbone
sont absorbés ou décomposés par le silicium. Les fontes silico-manganésées de Terre-Noire sont encore attirables à l'aimant. En combinant directement le silicium au fer, MM. Troost et Hautefeuille ont pu préparer un siliciure à 20 p. 100 de silicium, qui fondait tranquillement à une température élevée dans un creuset de silice (gaize) (*). Enfin, tout récemment, M. Lawrence Smith a soumis à l'Académie des sciences un fragment dc gueuse trouvé dans les champs, en un point des États-Unis, où depuis longtemps il n'existe plus de hauts-fourneaux ("). L'alliage est grenu, cristallin, d'un gris clair comme le platine. Le métal prend un beau poli, mais présente quelques souillures. Il diffère des siliciures de Terre-Noire par l'absence du manganèse et par la faible dose de carbone, qui, dans ces
composés, comme je l'ai déjà dit, semble croître et décroître avec le manganèse. (*) Comptes rendus de 1875, t. (**) Comptes rendus de 1878, t. LXXXVII, p. 929.
155
Graphite
15.102
0.6o, 99,724
L'absence du manganèse rend cet alliage extrêmement inaltérable ; non-seulement il s'est conservé dans les champs sans se rouiller, mais il n'est attaqué ni par l'iode ni par le brôme ; les parties polies n'ont été même que fai-
blement ternies par l'immersion prolongée dans l'acide chlorhydrique liquide. Parmi les autres acides, l'acide fluorhydrique seul le dissout, en laissant le graphite et dé-
gageant de l'hydrogène non carburé. Ce siliciure aussi fond tranquillement à une température très-élevée, sans étincelles ni dégagement de gaz. La forme du fragment prouve son origine; et l'absence, ou la rareté dit soufre, prouve que cet alliage a dû être obtenu avec un combustible non sulfureux (charbon de bois) et un minerai très-siliceux également dépourvu de soufre. Un pareil alliage, facile à mouler, pourrait rendre des ser-
vices, à cause de son inaltérabilité, si l'on parvenait à le fabriquer en grand. On doit cependant craindre son aigreur,
à moins que par le recuit, ou par l'addition de quelque autre élément, on ne réussisse à combattre sa fragilité. En ce qui concerne l'emploi des fontes silico-manganésées, il convient de signaler la différence qui existe, à ce point de vue, entre ces fontes et les ferro-manganèses. Les deux composés permettent de réduire l'oxyde de fer, mêlé au fer métallique, à la fin de l'affinage Bessemer. Dans le cas des ferro-manganèses et des fontes spéculaires, ce sont le manganèse et le carbone qui servent de réducteurs. Dans le cas des siliciures, ce sont le manganèse et le silicium.