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ÉTUDES MÉTALLURGIQUES.
tungstène, ou d'autres métaux, peuvent transformer le fer doux en acier comme le carbone ? Or, les essais entrepris dans ce but, prouvent, ce que j'ai depuis longtemps cru pouvoir conclure des faits de la pratique, que le pouvoir aciérant n'appartient en réalité qu'au carbone, c'est-àdire, que si beaucoup de substances durcissent, ou aigrissent le fer, le carbone seul lui communique la faculté de durcir par la trempe, parce que le carbone seul se dissout en doses d'autant plus fortes dans le fer que la température est plus
élevée, et que le brusque refroidissement de la trempe empêche alors le carbone de se :séparer du fer sous forme de graphite.
En fait, M. Boussingault vient de prouver que ni le chrome, ni l'iridium, ni l'osmium ne donnent au fer, en l'absence du carbone, la faculté de durcir par la trempe. Par contre le chrome améliore les fers carburés, à un autre
point de vue; il rehausse leur limite d'élasticité. Les aciers chromés supportent facilement, avant de se déformer,
une charge presque double de celle qui correspond à la limite d'élasticité des aciers fondus ordinaires renfermant la même dose de carbone. Le chrome augmente aussi la résistance au choc et la charge de rupture; et, quoique les aciers chromés soient plus durs à travailler que les aciers ordinaires, on constate néanmoins qu'ils s'allongent autant,
sinon plus, avant de se rompre, et que leur cassure reste
à nerfs tant qu'ils n'ont pas subi la trempe. Ainsi un acier à o,022 de chrome et o,006 de carbone ne cède, avant
la trempe, qu'à la charge de 7o à 75 kilog., avec 18 à 20 p. 100 d'allongement mesuré sur ora,20 , et la striction, ou section de rupture, est le tierS seulement de la section primitive. Ce même acier, trempé à l'huile, ne se rompt que sous la charge de 140 kilog., et la limite d'élasticité est alors très-voisine de celle de rupture. Un autre acier, tenant jusqu'à o,o4o de chrome et 0,011 de carbone, offrait aussi, avant la trempe, une cassure nerveuse, et ne
ALLIAGES DIVERS DE LA SÉRIE FER-ACIER-FONTE.
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s'est rompu que sous la charge de 115 kilog. On a même constaté qu'une tôle forte en acier chromé ne se gerce pas autour de la dépression produite par le choc d'une balle. Notons enfin que le chrome, comme le tungstène, blanchit le fer et rend son grain plus fin. La dureté est même telle, qu'un acier trempé, tenant 0,02 à o,o4 de chrome et 0,009 o,o12 de carbone, raye facilement le verre. Ainsi, en résumé, on le voit, le chrome comme le tungstène, améliore les aciers; aussi, comme le fer chromé est plus abondant dans la nature que le wolfram, il est probable que l'acier au chrome l'emportera à l'avenir sur l'acier au tungstène; il a même l'avantage, comme le siliciure de fer, d'être moins attaquable par les acides que l'acier ordinaire. Je ne terminerai pas ce paragraphe sur les alliages divers que l'on rencontre dans les fontes, sans rappeler ici la présence, plus fréquente dans les fontes qu'on ne le pense
généralement, du calcium, du magnésium et surtout de l'aluminium. Dans mon mémoire sur les aciers, j'ai cité des analyses, d'origines très-différentes, qui toutes mentionnent dans les fontes l'un ou l'autre de ces éléments terreux (*) . J'ai mentionné les fontes de Suède, analysées par MM. Eckmann et Eggertz, celles du même pays que cite
déjà Durocher ; les fontes de deux usines du grand-duché de Hessen-Cassel, dont les analyses ont paru dans le dernier volume des archives de K.arsten (t. XXV) ; une fonte miroitante de Mtisen, et une autre de Saint-Louis, toutes deux analysées par M. Frésénius ; une fonte blanche, d'Eisenerz, analysée par le docteur Percy, etc. Dans toutes ces fontes, et dans beaucoup d'autres, on a trouvé les métaux terreux dont je viens de parler, et cependant quelques chi-
mistes nient encore le fait et assurent que ces éléments terreux doivent provenir de parcelles, ou goutelettes de laitiers, emprisonnées dans les fontes. Le fait est possible, (*) Annales des mines, 6' série, t. XII, p. 210.