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170 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION DES GÎTES DE GRAPHITE
Ces roches se rattachent au groupe que M. Gambel a étudié sous le nom de stockgranit (granite en massifs), par opposition au lagergranit (granite en lits intercalés) et au ganggranit (granite en filons).
On peut prendre, comme type du groupe, un granite très-développé en Autriche et remarquable par sa structure largement porphyroïde. L'orthose y est blanc, rougeâtre seulement clans quelques passages à des syénites, et constamment maclé. Le quartz est incolore ou grisâtre, le mica exclusivement noir. La roche passe fréquemment au gneiss par l'orientation du mica ;ailleurs elle présente des parties isolées en forme de veines ou d'amas, dans lesquelles le mica disparaît, en même :temps que le grain devient très-fin. Afin de rappeler ces inégalités d'aspect, et
quelques autres encore, M. Peters a proposé le nom de granite irrégulier à gros grain. » C'est pour la même roche que M. Giimbel emploie la dénomination de kristallgranit. Les substances accessoires sont très-peu fréquentes; sauf
parfois un peu de pyrite et sauf l'amphibole dans les ré-
gions où la roche tourne à la syénite, il n'y en a pas à signaler..
A côté du type principal que nous venons de décrire, se présentent en divers points des variétés importantes, dont
un très-bon exemple nous sera fourni par le granite du Plôckelstein (steinwaldgranit de M. Giimbel), à proximité des mines de graphite. Le granite du Plôckelstein occupe toute l'extrémité sud du Bôhmerwald, jusqu'à la vallée transversale où coule la Kalt-Meidau. Il est surtout développé sur le versant bohémien; il se prolonge sur la rive gauche de la Moldau pour former une partie du groupe montagneux du Langeberg. Dans ce granite, comme dans celui du type principal,
les cristaux d'orthose présentent toujours une ligne de macle très-visible. Ce qui constitue surtout la clifférence,,
DE LA BOHÈME MÉRIDIONALE.
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c'est que la roche n'est plus ici porphyroïde ou à grains de dimension irrégulière, elle est, au contraire, à gros grains très-uniformes; en second lieu, c'est que le mica, noir et le mica blanc s'y rencontrent en proportions peu près égales. Près du contact avec le gneiss, on retrouve le granite du type principal, qui semble servir d'intermédiaire.
Les relations des stockgranit avec le gneiss sont assez
confuses.
D'après M. Peters ("), le grand massif qui est déve-
loppé entre le sud de la Bohême et les rives du Danube opparaît dans son ensemble comme une gigantesque interca-
lation. Au sud comme au nord, et même dans les;
nombreuses enclaves qu'il forme au sein du granite, le: gneiss présente toujours des couche e d'allure régulière,avec un pendage- constamment dirigé vers le. nord. Lors-qu'on s'approche de leurs frontières, on voit les deux roches passer l'une t l'autre par des transitions insensibles, par des modifications graduelles de la texture. Les massifs qui suivent le Bôhmerwald se trouvent, selon M. de Hochstetter ("), dans des conditions analogues. On n'y observe aucun recoupement, aucune dislocation du
gneiss par le granite. Au contraire, M. Gilmbel, qui a étudié le prolongement des mêmes formations sur le territoire bavarois, a vu dans leur mode de gisement les preuves certaines d'une origine éruptive..
Parmi les massifs de l'intérieur de le Bohême et de. la Moravie, quelques-uns ont aussi été signalés comme te(*) Die krystallinische Schie fer und Massengesteine in nordwest-
lichen Theile von Oberdsterreich,
Peters (Taxi). der k. k. g.
Reichsanstalt, 1855).
(") Geognostische Studien ans dent .136hmerwalci. HI. Granit
und Granitporphyr.,Ferd. r. Hochstetter (Jahrtï.. der h, k. g. B., 1855).