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DE LA BOHÊME MÉRIDIONALE.
186 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION DES GÎTES DE GRAPHITE
Le même fait se reproduit, avec des circonstances s qui
le rendent peut-être encore plus net, dans la région de Bodenmais. Là se trouve développée une roche remarquable, dont le gneiss qui contient les gîtes de graphite, près de Passau, se rapproche d'ailleurs beaucoup ; c'est le gneiss à cordierite (dichregneiss). Il renferme, avec le feldspath et le quartz, du mica noir, très-peu de mica blanc, de la cordierite , et quelquefois de la tourmaline. Certaines variétés sont en outre grenatifères. Dans ce gneiss, le graphite apparaît encore remplaçant le mica noir, et l'on peut se convaincre qu'il entre tout à fait de la même façon que lui dans l'association des éléments. En effet, lorsqu'il
existe du grenat, on voit souvent dans la roche normale, non graphiteuse, les lamelles de mica se concentrer près de chacune des parties de .grenat, et .même former autour d'elle, à l'exclusion de toute autre substance, une zone plus ou moins étendue ; quand le graphite vient à se montrer, ses paillettes prennent absolument la même disposi-
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Il faut cependant remarquer, tout d'abord, que les cou-
ches à graphite paraissent propres à un certain niveau de la formation gneissique ; en Bohême comme en Bavière nous les rencontrons, en effet, parmi les termes supérieurs
de la série, près du passage aux leptynites.
Il est certain que si une pareille égalité de situation était bien démontrée, elle serait favorable à l'hypothèse du
graphite originaire dans le gneiss. Mais l'hypothèse inverse , que nous adopterons et que nous allons maintenant soutenir, s'appuie sur des faits qui nous semblent beaucoup mieux établis. Ces faits sont relatifs : 0à la façon dont le graphite apparaît dans le gneiss; 2° aux roches qui l'accompagnent habituellement. I. Nous avons vu, en Bohême et en Bavière, que la présence du graphite dans le gneiss y correspond toujours à deux circonstances principales : d'une part, l'élimination du mica noir; d'autre part, une décomposition très-
tion.
Pour terminer ce qui est relatif à la Bavière , je mentionnerai le gîte de Wunsiedel (Fichtelgebirge), qui est
facile de la roche par les eaux de la surface. Ce ne sont d'ailleurs pas là des faits spéciaux aux régions que nous avons étudiées; ils paraissent être, au contraire, de règle générale. On les a, par exemple, très-bien observés dans
encaissé dans du calcaire cristallin.
les Vosges (*).
Résumé et conclusions.
Nous devons maintenant chercher à obtenir, comme conséquences des descriptions qui précèdent, quelques notions
sur l'origine probable du graphite dans les formations antésiluriennes. La principale question qui s'impose à notre examen est celle-ci : le graphite existait-il déjà dans le gneiss au mo-
ment où s'est constituée la roche ? ou bien, au contraire, s'y est-il introduit postérieurement? Nous verrons bientôt que, de ces deux hypothèses, c'est la seconde qui s'accorde le mieux avec les faits observes.
Le graphite occupe dans le gneiss, rappelons-le, laplace exacte du mica. Ce sera le premier argument que nous invoquerons en faveur de son origine éruptive. Il nous sem-
ble, en effet, que la manière la plus simple d'expliquer l'identité de position des deux minéraux, c'est de concevoir
que le graphite est venu se substituer au mica dans .la roche déjà formée, ou, en d'autres termes, que des émanations, en traversant le gneiss, y ont à la fois introduit le graphite et fait disparaître le mica. C'est ce que viennent confirmer, d'une façon qui ne laisse guère place au doute, (*) Voir Explication de la carte géologique de la France : Vosges, par E. de Beaumont, pages 310 et 314.
les