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DE LA BOHÊME MÉRIDIONALE.
88 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION DES GÎTES DE GRAPHITE
des exemples observés par M. Gtimbel (*) , où l'on voit le
graphite et le mica se succéder l'un à l'autre dans les même paillettes, comme si la transformation, déjà commencée, avait été subitement interrompue ("). La facilité avec laquelle s'effectue la décomposition du gneiss à graphite apporte immédiatement à notre hypothèse une vérification nouvelle. Si nous avions considéré le
graphite comme originaire dans le gneiss, ne nous paraîtrait-il pas surprenant que la présence d'un minéral inaltérable par lui-même eût entraîné le changement que nous constatons dans les propriétés de la roche ? II nous sera, au contraire, bien aisé d'admettre que les actions chimiques qui ont enlevé le mica ont pu préparer la désagrégation des autres éléments et en particulier du feldspath; l'infiltration des eaux de la surface et par suite la destruction progressive du gneiss se trouvaient dès lors singulièrement favorisées. Voyons maintenant à quelles conclusions doit II.
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que nous avons empruntées à MM. de Hochstetter et Peters, à propos des gîtes de Krumau et de Habichau, le calcaire est bien certainement d'origine éruptive ; la même conclusion doit donc être admise pour le graphite.
Les serpentines qui sont intercalées dans la série gneissique de la Bohême méridionale semblent d'ailleurs, ainsi que nous l'avons remarqué, à très-peu près contemporaines, elles aussi, du calcaire cristallin. Pour nous, l'apparition de ces trois termes : calcaire, serpentine, graphite se rattache à un même ensemble de phénomènes, à un même groupe d'éruptions et d'émanations. Il serait difficile de dire, d'une façon un peu précise, à quelle époque géologique on doit les rapporter. Pourtant, les circonstances observées à Swojanow indiqueraient qu'ils sont postérieurs, peut-être de fort peu, au dépôt des schistes argileux anciens (époque cambrienne).
nous amener l'étude des roches qui accompagnent le graphite. Parmi ces roches, la plus constante, et celle aussi qui va nous fournir les indications les plus précises, c'est le calcaire cristallin. Tout porte à croire que le cal-
La corrélation entre le graphite et le calcaire cristallin a été universellement signalée. En laissant de côté les exemples que j'en ai déjà cités, on la rencontre dans une grande
caire cristallin et le graphite sont du même âge ; leur liaison intime, que nous avons eu souvent occasion de signaler, les paillettes de graphite qui imprègnent le calcaire et qui même y dessinent des zones de rubannement, ne permettent guère d'en douter. En tout cas, le calcaire ne peut être postérieur au graphite. Or, d'après les observations
le Manuel de minéralogie de M. Des Cloizeaux, le graphite se trouve, en effet, compris dans le calcaire cristallin : en Amity (état de New-York) où il est associé à Finlande, du spinelle, à de la brucite et à de l'amphibole, à Green-
partie des gîtes de graphite les plus importants. D'après
ville (Canada supérieur), avec sphène et wollastonite,
Attleboro (Pensylvanie), avec wollastonite, pyroxène et au Brésil, dans la province de Minas-Geraes. Il semble d'ailleurs que, partout où. existe une interca-
scapolite, (*) Ouvrage cité, page 355.
(") Il ne faut pas croire cependant que la substitution se soit faite molécule par molécule, car le graphite a pu prendre ses propres formes cristallines. Ces formes sont, on le sait, notable-
ruent différentes de celles du mica ; l'analogie que semhle indiquer, à première vue, le contour hexagonal commun aux deux substances ne tarde pas à disparaître sous un examen un peu plus approfondi.
lation de calcaire cristallin dans le gneiss, le graphite se trouve aussi représenté, car on l'y signale constamment, à l'état de paillettes hexagonales disséminées dans la masse. Une relation immédiate entre le graphite et la serpen-
tine n'est certainement pas aussi fréquente. Pourtant, à