Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 147]

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COMPOSITION CHIMIQUE DES MINÉRAUX. 278

REVUE DE MINÉRALOGIE.

quasi-isomorphes avec le pyroxène. Or si, pour justifier cet isomorphisme, on compare la composition chimique de ces minéraux avec celle du pyroxène, onvoit que l'oxygène desbases est en effet la moitié de celui de la silice, mais à la condition d'additionner l'oxygène des bases sesquioxydes avec celui des bases protoxydes. En d'autres termes, l'isomorphisme de ces composés (Achmite, 0Egirine, Babingtonite, Triphane), avec le pyroxène, s'explique d'une manière satisfaisante, si l'on admet l'isomorphisme des composés 5Si02, 1120, et 3SiO2, 3RO.

Cette théorie émise par Knop a été contredite par M. Tschermak qui admet que l'achmite, l'girine, etc., sont des mélanges d'un silicate d'une composition analogue à celle de l'amphigène ASi02, 11203, Na20 (dans lequel la somme de l'oxygène des bases sesqui-oxydes et protoxydes est égale à la moitié de l'oxygène de la silice), avec des silicates qui ont une composition analogue, si l'on admet que le radical Al' peut se dédoubler, une moitié Al jouant le rôle de Si, l'autre moitié jouant le rôle d'un radical de protoxyde. Ces silicates auraient la formule (Si, Al) 0, 2 (Al, R) 0 et seraient isomorphes avec les silicates monobasiques SM', 2RO. On peut objecter que ces silicates sont uniquement théoriques, et que l'existence n'en est appuyée que sur des considérations tirées, par des raisonnements fort incertains, de la théorie de l'atomicité, fort contestée elle-même. 11 est vrai que l'on ne connaît pas davantage un silicate naturel de la formule 5S102, R20', et que tous les silicates de sesquioxyde

anhydres, connus jusqu'ici, ont pour formule SiO2R208 (Disthène, andalousite, sillimanite et peut-être sphène et topaze). Toutefois l'existence de semblables silicates paraît bien plus vraisemblable que celle des silicates admis par M. Tschermalc. Il y a plus, cette lacune dans nos connaissances paraît être comblée par la découverte récente d'un minéral, la szabate, dont on trouvera la description dans le paragraphe de ce travail consacré aux espèces nouvelles. La szaboïte aurait, d'après l'auteur de l'espèce M. Koch, la composition 5Si02, Fe' 0', et, d'après les mesures cristallographiques, cette espèce serait précisément isomorphe ou quasi-isomorphe avec le pyroxène et la babingtonite qui l'accompagne dans le gisement. Il paraît y avoir là une confirmation éclatante de la théorie de Knop. M. Doelter a essayé de résoudre la question par des analyses directes des minéraux. Dans un premier travail très-étendu (1), il

mélanges supposés isomorphes de Si02110

SiR03 et M203.

Dans un autre travail (1), M. Doelter donne le résultat d'analyses faites sur des échantillons bien choisis d'achmite et d'cegirine. 11 conclut : 1° que l'cegirine analysée est exactement représentée par un mélange de 77,0 OÀ) de.

9,9 11 6 1,5

4S102, Fe203 Na20 4S102 231gO, 2Ca0

4Si02 2Fe0, 2Ga0 4SiO2 2Mn0 2Ga0

Cette composition est d'accord avec la théorie de Knop. Les silicates hypothétiques de M. Tschermak n'entrent pas dans la composition de l'cegirine. Quant à l'achmite, M. Doelter admet qu'on en peut représenter la composition par : 89 °Io

8. 3,7. .

13

4SiO2 Fe203 Na20 (St2Fe2)08, 4Fe0 (Si2Fe2)08 2A10, 2Fe0 Si402, 2Mn0, 9.Ga0

Mais il y a un écart notable entre la théorie et l'observation, car l'observation donne 2,73 p. 100 de silice en plus, 1,19 de sesquioxyde de fer et o,58 de soude en moins. Au contraire la quantité d'oxygène de la silice étant 27,5, la somme des quantités d'oxygène du sesqul-oxyde et des bases protoxydes est 13,77 dont le double est 27,54. L'observation donne donc une quantité de silice qui n'est que de 0,45 p. 100 inférieure à celle qu'exigerait la théorie de Knop. On peut donc dire que le travail de M. Doelter est de nature à confirmer la théorie si simple de Knop et à infirmer la théorie si hasardée de M. Tschermak. (1) Tsch. Min. Miii., 1878, 4.

(1) Tseh. Min. Miii,, 1877 et 1878.

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a analysé avec le plus grand soin de nombreux échantillons de pyroxène, de différentes localités, présentant les garanties de pureté les plus sérieuses. Beaucoup d'échaittillons de pyroxène contiennent de l'alumine, et la présence de cette base sesquioxyde peut s'expliquer dans les deux théories en présence. Mais la quantité d'alumine est assez faible dans le pyroxène et les analyses sont insuffisantes à décider entre les deux théories en présence, M. Doelter se borne à déduire de ses recherches qu'il est impossible de considérer l'alumine des pyroxènes comme introduite, soit par des inclusions de minéraux étrangers, soit par des