Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 166]

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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR

DANS UNE SUCRERIE A CARVIN (PAS-DE-CALAIS).

chaudière ne renfermait presque pas de dépôts de tartre ; ce générateur n'avait été, d'ailleurs, pour cette campagne, remis en feu que depuis six jours, et pendant l'été il avait été parfaitement nettoyé. L'ensemble des faits montre immédiatement que l'explosion n'a pas été causée par un manque d'eau, suivi d'une alimentation intempestive ; le fond plat d'avant a simplement cédé sous l'effort de la pression intérieure ; il est évident qu'il ne faut pas attribuer l'accident à une autre cause, et il importe dès lors d'examiner avec détails dans quelles conditions était ce fond plat d'avant. Le fond plat se composait de deux feuilles de tôle rivées entre elles comme le montre la fig. 1. Il n'était pas embouti sur son pourtour, mais relié au cylindre de 2'1,10 de diamètre, constituant la chaudière, par une cornière de 12 millimètres d'épaisseur sur laquelle il était rivé ; les rivets de cette cornière avaient 22 millimètres de diamètre, et ils étaient espacés d'axe en axe de 59 millimètres. Dans l'arrachement, la cornière est restée intacte ; la déchirure s'est faite le long du bord interne des têtes de rivets, dont quelques-unes ont été légèrement cassées, et elle n'a présenté nulle part de traces de cassure ancienne.

des rivets de 20 millimètres de diamètre, distants d'axe en le axe de om,o6o. La partie emboutie était extérieure, comme montrent les fig. 1 et 2, en sorte que le fond plat venait, dans l'intérieur de la chaudière, cacher le congé de l'emboutissage. Les cinq tubes ont été déchirés le long de la ligne de leurs congés, suivant la forme dessinée fig. 3, et il a été

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Le fond n'avait qu'une épaisseur de 13--,5 pour la tôle inférieure dans laquelle venaient sa fixer les cinq tubes intérieurs, et de 13-m,5 à 15--,8 pour la tôle supérieure à laquelle étaient fixés les deux tirants supérieurs. Il a été retrouvé présentant un bombement trèsaccentué. Les cinq tubes intérieurs avaient 3o centimètres de diamètre et 1 mm,5 d'épaisseur; ils étaient reliés au fond plat

d'avant, chacun par un tube conique de 5o centimètres de longueur, ayant d'un côté o-,3o de diamètre et de Chaque l'autre o-,4o, et la même épaisseur de tube conique était embouti à son extrémité de or",4o de diamètre, et la partie emboutie était fixée au fond plat par

remarqué que les congés des deux tubes de gauche pré-

sentaient des cassures anciennes. Le premier tube de gauche

présentait une ancienne cassure MN (fig. 3) de 22 centimètres de longueur, affectant les deux tiers de l'épaisseur de la tôle ; le second tube, une ancienne cassure PQ de 15 centimètres de longueur, affectant la moitié de l'épaisseur de la tète. Trois tirants étaient destinés à consolider le fond plat. Au centre, il y avait un tirant central formé par une barre de fer rond de orn,o5 d'épaisseur. Cette barre a été

cassée en S (fig. 2 et 3) , immédiatement contre l'écrou placé

à l'intérieur du fond; la cassure en était nettement fraîche. Mesurée exactement, la longueur en a été trouvée égale à 8m,24, tandis que la longueur précise du générateur, prise entre les deux fonds, le long des génératrices de la chaudière, n'était que de 8-0 6 ; il paraît donc que cette barre, sous l'influence des pressions intérieures ou de l'explosion, s'était allongée de om,o8. Les attaches de cette barre aux deux fonds présentaient cette singularité, que les fonds étaient percés en leurs centres de trous de o'n,Lio de diamètre, exactement semblables à ceux des tubes in-

térieurs , trous qui ont été bouchés par des plaques rivées. Quand cette chaudière a été construite en 1855 par M. Fontaine, il y avait six tubes intérieurs, ainsi que l'ont constaté les procès-verbaux d'épreuves ; puis, quand la chaudière est revenue chez le constructeur en 1866 pour être vendue à M. Menu-Lequien , on y aura fait diverses réparations et remplacé le tube central par un tirant après avoir sans doute reconnu l'insuffisance des tirants tout