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DES POUSSIÈRES CHARBONNEUSES. EXPÉRIENCES SUR L'INFLAMMABILITÉ
poursuivre leurs expériences en exposant directement à la flamme d'une lampe à feu nu placée à l'intérieur de leur appareil, des poussières charbonneuses de différentes sortes.
D'ailleurs ils se sont déjà livrés à quelques expériences directes à ce sujet. En versant d'une hauteur de 5 mètres sur un jet de gaz fourni par un bec d'environ un demipouce de haut, un gallon viitt 541 de poussière de houille, ils ont constaté des effets très-différents, selon la nature de la poussière employée. Ainsi, ils n'ont rien obtenu avec certaines poussières, celle de la veine Maudlin (Durham), par exemple, tandis qu'avec d'autres ils ont eu une explosion très-violente, des flammes rouges s'élevant verticalement sur une hauteur d'environ 4 mètres au milieu d'un nuage de fumée et d'étincelles, s'épanouissant autour du foyer sur un rayon de près de 5 mètres avec production
d'une chaleur intense perceptible à plus de 6 mètres de ce foyer. C'est évidemment à un ordre de faits de cette nature qu'il
faut rattacher les deux accidents survenus au puits Montmartre des mines de Beaubrun, et qui ont été rapportés par M. Baretta. Néanmoins l'inflammation directe des poussières à la flamme d'une ou plusieurs lampes à feu nu réu-
nies dans un même chantier paraît devoir être une cause d'accidents beaucoup moins à redouter que celle qui est due à l'inflammation de ces poussières sous l'action d'un coup de mine qui débourre.
Pour en revenir aux expériences qui ont fait l'objet de cette note, nous pensons qu'on peut être autorisé à en conclure i° Que le mélange gazeux engendré par un coup de mine peut, dans certains cas, mettre le feu à des poussières char-
bonneuses en suspension dans l'atmosphère du chantier où ce coup se trouvait placé et provoquer alors une véritable explosion. 2° Que la nature et la composition des poussières jouent
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un rôle capital dans la manière dont cette explosion prend naissance et se propage.
est probable que l'inflammation de ces poussières sera, toutes choses égales d'ailleurs, d'autant plus facile et d'autant plus étendue que la houille qui a produit ces poussières contiendra une plus grande quantité de maIl
tières volatiles.
Il faudra maintenant se demander si une pareille explosion restera toujours localisée, en embrassant une étendue plus ou moins grande autour du point où elle a pris naissance, ou bien si elle pourra, à la faveur de certaines circonstances, s'étendre dans toute la mine, et devenir ainsi la cause de catastrophes semblables à celles de Pellon, puits Cinq-sols, de Llan, du puits Jabin et de Blantyre. C'est là une question à laquelle les résultats d'une expérience, si ingénieusement combinée qu'elle soit, pourront difficilement répondre, et dont la solution sera, pour toujours peut-être, livrée aux inductions de la théorie.
Il paraît hors de doute aujourd'hui qu'en présence du grisou, même en faible quantité, l'explosion locale se propagera avec rapidité, et pourra prendre tout d'un coup des proportions alarmantes. Mais s'il n'y a pas de grisou dans le chantier où l'explosion prend naissance, et s'il n'y en a pas non plus dans les chantiers du voisinage, peut-on admettre que les gaz, provenant de la carbonisation plus ou moins complète des poussières (*) , soient suffisants à eux seuls pour entretenir la combustion, la propager et lui permettre d'aller chercher de nouveaux aliments dans les quartiers éloignés de la mine ? (*) Après la terrible explosion du puits Jabin, on a recueilli sur les cadres de boisage des galeries de la mine des croûtes de coke dont l'épaisseur allait souvent à 0-,03. L'analyse de ces matières
a montré que le charbon ainsi carbonisé avait perdu environ
25 p. Io° des matières volatiles qu'il contenait, soit environ 7 p. 'op en poids de ces poussières. Chaque kilogramme de poussière a donc dégagé 70 grammes de gaz inflammables!