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EXPÉRIENCES SUR L'INFLAMMABILITÉ
Cette propagation se fera, en tout cas, d'autant mieux, avec des poussières d'une composition élémentaire donnée, que l'atmosphère poussiéreuse sera elle-même plus dense, et surtout, que l'élément comburant , c'est-à-dire l'air, arrivera en plus grande quantité. Ceci nous amène tout naturellement à dire un mot d'une opinion partagée depuis longtemps par un certain nombre de personnes compétentes et qui s'est manifestée dans ces
derniers temps par l'organe de M. Chansselle, l'éminent praticien qui dirige les travaux de la Société des houillères de Saint-Étienne.
M. Chansselle fait remarquer que les explosions, qui étaient autrefois toutes locales, tendent maintenant à devenir de plus en plus générales et à embrasser tonte l'étendue de travaux cependant activement aérés. Il se demande si ce n'est pas justement à cette grande activité de l'aérage qu'il faut faire remonter la responsabilité d'un pareil état de choses.
Tout en partageant cette opinion dans une certaine mesure, nous ferons toutefois observer que ce ne sont pas, selon nous, les perfectionnements apportés aux moyens d'aérage qui constituent la cause primordiale de cette tendance des explosions à dégénérer en catastrophes, mais bien l'augmentation du tonnage des siéges d'extraction, la mise d'un plus grand nombre d'ouvriers sur un même front
de taille et sur un même courant d'air, la concentration, en un mot, des travaux souterrains. On n'en est arrivé à l'emploi des grands volumes d'air que par suite de la nécessité oti l'on s'est trouvé d'aérer convenablement des travaux ainsi concentrés. Cette concentration, faite clans les limites permises par la richesse du gisement exploité, a réalisé un progrès économique qui s'impose aujourd'hui et contre lequel il serait oiseux de vouloir maintenant récriminer. Comme tous les progrès, celui-ci a amené avec lui des difficultés nouvelles : c'est à l'exploitant qu'il appartient de les surmonter.
DES POUSSIÈRES CHARBONNEUSES.
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En parlant de ce qu'il appelle le paradoxe de M. Chans-
selle, M. Galloway recommande l'emploi de l'eau pour abattre les poussières clans les chantiers où l'on fait usage
de la poudre. « Pour l'avenir, dit-il, il faudra au vieux « cri : De l'air, encore de l'air ! en joindre un nouveau, au« quel il est heureusement facile de satisfaire, c'est (, Encore plus d'eau! » M. Galloway se méprend peut-être
un peu sur la possibilité d'appliquer, dans la pratique, le remède qu'il propose. Si l'emploi de l'eau est pratiquement possible dans certaines mines anglaises, il n'en est plus de même pour la plupart de celles du continent, qui exploitent des veines plus inclinées et se trouvent dans des conditions de gisement toutes différentes.
Ne vaut-il pas mieux essayer de couper le mal à la racine en demandant à la mécanique un outil simple et maniable qui permette de supprimer le tirage à la poudre, dans les chantiers poussiéreux, pour l'abatage de la houille et le coupage du mur? Quoiqu'il en soit, la question des poussières charbonneuses
a pris aujourd'hui une importance qu'elle n'avait pas autrefois, et les expériences que nous venons de décrire et qui
ont suivi de très-près celles de MM. Galloway, Hall et Clarck, Greenwell, etc., montrent bien tout l'intérêt que les exploitants anglais y attachent, en même temps qu'elles témoignent de leur désir d'y jeter quelque lumière. Aniche, 25 février 1879.