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PERCEMENT DES ALPES.
point le plus bas qu'elle peut occuper dans la chambre de compression du cylindre de droite, laquelle est remplie d'air à la pression atmosphérique. Dans le mouvement en sens inverse du piston, ou de droite à gauche, l'eau chassée
par le piston de droite remonte dans le compresseur de droite, comprimera l'air et l'enverra dans le réservoir ; même temps, le piston de gauche fuyant devant l'eau, celle-ci le suit dans son mouvement, s'abaisse dans le compresseur de gauche, lequel se remplit d'air à la pression atmosphérique. Quand le piston arrive à fond de course, le mouvement recommence en sens inverse. Cette machine offre des avantages évidents sur la précédente ; le choc de l'eau contre les parties fixes est considérablement atténué, puisque ce n'est plus une chute d'eau qui produit la compression, mais au contraire un refoulement; la compression de l'air est constante, puisque la machine est à double effet. Enfin au lieu que, dans le premier cas, on dépensait à chaque
coup une quantité constante d'eau, c'est ici la même quantité d'eau, emprisonnée entre les deux cylindres, qui produit indéfiniment le même travail. Il n'entre pas dans le cadre de cette étude de faire la description des moteurs, roues hydrauliques ou turbines, qui ont été installées tant au mont Cenis qu'au Saint-Gothard. Son but est de traiter des principaux moyens mécaniques dont ces
travaux ont nécessité l'invention ou le perfectionnement, non de ceux dont ils ont seulement déterminé le choix. Il suffit, en ce cas, de détails succincts sur les moteurs et l'organisation générale des chantiers. Les moteurs qui mettent en mouvement les compresseurs
à trombe sont des roues hydrauliques à augets; elles sont au nombre de 7, et disposées les unes au-dessous des autres,
de façon que le canal de fuite de l'une soit le canal d'arrivée de l'autre ; on utilise ainsi une chute d'eau de 44 mètres, débitant mètre cube par seconde. Les roues ont un diamètre de 6 mètres, une largeur de 5 mètres ; elles mar-
TUNNELS DU MONT CENIS
SAINT-GOTHAP.D.
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chent à la vitesse de 6 tours par minute. Le piston est articulé directement à la bielle, sans intermédiaire de tige, et la bielle peut s'attacher en des points différents de la roue motrice, ce qui permet d'allonger ou de raccourcir la course des pistons. Chaque roue conduit deux pistons. L'air, en sortant des compresseurs, est amené dans un réservoir servant à régulariser la pression. La production de l'air est continue, et la dépense (ou le travail des perforateurs) est intermittente. Il arriverait donc que la pression dans les réservoirs pourrait augmenter au delà des limites de résistance ; pour remédier à cet inconvénient, on adapte à l'extrémité de la conduite, près du front de taille, une soupape de sûreté qui s'ouvre dès que l'air dépasse la pression de 6 atmosphères ; l'air s'échappe et sert à la ventilation de la galerie. Compresseurs du Saint-Gothard.
Les premiers compresseurs employés au Saint-Gothard, à l'origine des travaux, furent des compresseurs à trombe, mais disposés de façon qu'un seul piston déterminât la compression de l'air dans les deux cylindres verticaux,
ainsi que l'indique la fig. 5, Pl. XI. Les aménagements pour les dérivations d'eaux n'étant pas terminés, on dut recourir d'abord à des machines à vapeur pour actionner du les compresseurs. On fit agir le moteur sur la tige piston au moyen d'un engrenage ; ce mode de transmission, outre le danger de ruptee, offre encore l'inconvénient d'une inégale usure des dents de l'engrenage, par suite de l'inégalité des efforts qui s'exercent sur elles ; cet effort, nul au départ, va en croissant jusqu'au point où les clapets s'ouvrent quand la pression de l'air comprimé atteint celle qui existe dans le réservoir et demeure ensuite constante jusqu'à la fin de la course. Pour remédier à ces inconvénients, on installa des compresseurs à attaque di-