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REVUE DE GÉOLOGIE.
Moulières. PROVENCE. Dans les mines de lignites des Bouches-du-neme, on rencontre assez souvent un accident que les mineurs désignent sous le nom de, Moulières et M. Villot est porté à lui attribuer la même cause qu'à la désulfuration observée clans la mine des Tapets de laquelle nous venons de parler. Dans les moulières, le lignite est transformé en une matière noirâtre, argileuse, n'ayant plus aucun de ses caractères chimiques habituels; cette matière est humide, acide, soluble dans la potasse et elle ressemble à de l'acide ulmique. En outre, dans les moulières , le calcaire a en partie disparu ; les marnes ou les schistes se sont changés en argiles. Ce phénomène des ntoulières paraît devoir être attribué simplement à l'action des eaux superficielles qui pénètrent dans le sous-sol ; chargées d'acide carbonique , d'acides organiques et d'oxygène, elles dissolvent le calcaire; elles sulfatisent les pyrites et elles tendent à oxyder le lignite. Elles peuvent d'ailleurs affluer en grande abondance par ces canaux souterrains qu'on nomme avents ou pulls absorbants et qui sont si fréquents dans les roches calcaires. Les moulières de la Provence offrent un exemple des nombreux effets de dissolution et de décomposition qui sont opérés par les eaux souterraines; des phénomènes analogues ont déjà été observés dans diverses mines, notamment dans les mines de combustibles et de sulfures métalliques.
Origine de ll'alunite. D'après M. Po nzi (1), l'alunite forme, dans les iraTOLFA. chyles de La Tolfa, des filons, parfois puissants, qui paraissent avoir été injectés dans les fractures de la roche trachytique, postérieurement à son apparition et à sa complète solidification. La roche d'alunite est un mélange de sulfates d'alumine et de potasse, de peroxyde de fer hydraté et de cristaux de pyrite.
M. Ponzi serait porté à croire que les dykes d'alunite étaient originairement un trachyte renfermant beaucoup de pyrites disséminées. L'infiltration progressive, dans cette roche poreuse, des eaux superficielles, saturées de l'oxygène atmosphérique, aurait déterminé l'oxydation de la plus grande partie de la pyrite elles réactions qui en sont la conséquence. (1) Accad. dei Lincei [3], I. (Extrait par M. de
Cossigny.)
MODIFICATIONS DES ROCIIES.
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Altération des filons métallifères. TOLFA. M. Ponzi (1) a remarqué, dans les filons de fer oxyde et oligiste de La Tolfa, que le minerai ne se trouve pur qu'à de grandes profondeurs et qu'il est d'autant plus mélangé d'oxydes hydratés qu'on se rapproche davantage de la surface du sol. Vers les têtes de filons, il n'y a que des hématites et de la limonite, souvent même des dépôts ocreux. Comme les chapeaux de fer des mineurs, ces phénomènes doivent visiblement être attribués à une altération des filons par l'eau et par les agents atmosphériques. Ponzi a remarqué aussi que la pyrite et le phosphate de fer se rencontrent assez fréquemment dans ces filons; mais seulemeut dans les parties altérées, et en proportion du degré d'altération. L'auteur considère le soufre et le phosphore comme ayant très probablement été introduits dans ces filons postérieurement à leur formation; du reste ils pouvaient provenir soit de la surface, soit de l'intérieur de la terre, puisque des émanations sulfureuses existent encore dans le voisinage.
Rubéfaction. MM. Van den Br o e ck et Rutot ont appelé l'attention sur l'importance de la rubéfaction à. la surface du sol et aussi sur ce qu'on nomme d'une manière générale le diluvium rouge.
A ce sujet, M. D el esse fera remarquer que la formation du diluvium rouge est fort complexe et de plus,qu'elle doit avoir eu lieu à toutes les époques. Si l'on considère des terrains calcaires, leurs plateaux sont habi-
tuellement recouverts par une argile rouge, qui peut être plus ou moins mélangée avec les divers débris qui en proviennent, particulièrement avec du quartz, de la meulière et du silex non roulé. En France, c'est surtout bien visible pour la craie et les calcaires crétacés, parce ciels contiennent beaucoup de silex.; mais c'est également ce qui a lieu pour les calcaires paléozoïques et juras-
siques, pour le calcaire grossier et aussi pour les calcaires lacustres. Ces dépôts argilo-siliceux ont d'ailleurs des caractères variables avec les calcaires qui les supportent et l'on conçoit qu'ils se montrent souvent très riches en silex. Depuis longtemps, divers savants parmi lesquels il y a lieu de mentionner M. C on tej e an , ont attribué ce diluvium rouge des
plateaux calcaires à une ablation produite par l'atmosphère (2). Acmé, dei Lincei [37, I. (Extrait par M. de Cossigny.) Cette idée a encore été formulée par DIM. Berendt, Or th et les géologues allemands, par M. de Lapparent et récemment par M. L o n.