Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
CONSTITUTION GÉOLOGIQUE
DE L'ISTHME DE PANAMA.
à la station même de Buhio-Soldado, par une formation importante, complètement différente de celles qui l'avoisinent, et qui, exploitée en carrière par l'administration du chemin
ques-uns sont à la vérité parfaitement visibles à l'oeil, mais
de fer pour les travaux rie la voiel (digues, piles de ponts, etc.) ,
C'est en arrivant à Buena-Vista que l'on retrouve les argiles rouges. Elles apparaissent, ici comme précédemment, à la surface du sol, et je les ai vues, dans des fouilles pratiquées près de ce village pour des fondations, reposer sur un conglomérat tendre analogue à celui de Gatun ; mais, n'ayant pu les observer que sur une très faible épaisseur, j'ignore si cette formation y a la même puissance. Les col-
18
se laisse voir au front de taille sur une hauteur de 15 mètres environ.
Prise en masse, la roche qui la compose est homogène sur toute sa hauteur, sans trace de stratification ni de clivage, assez tendre pour se travailler et s'extraire sans trop de frais, assez dure pour offrir une résistance convenable dans l'emploi, assez compacte pour ne pas trop se déliter ou s'effriter sous l'action des agents atmosphériques; mais, au demeurant, assez médiocre, parce qu'elle ne présente ces diverses qualités qu'a un degré très relatif, et ne paraissant certainement pas mieux appropriée aux constructions que. le calcaire d'Aborca-Lagarto. Au point de vue minéralogique, c'est une sorte de brèche de couleur foncée verdâtre, formée de noyaux anguleux ou arrondis, parfois assez gros, de roches volcaniques, enfermés dans une pâte de pyroxène en cristaux, de labrador et de. fer oxydule, laquelle à son tour est cimentée par de l'opale ainsi que par une matière verte fibreuse ou concrétionnée,, dépolarisant la lumière, et dont il est difficile de définir la nature. Cette constitution se reconnaît d'ailleurs très bien dans le travail de la pierre, dont certains noyaux durs ralentissent parfois énormément le travail au fleuret, tandis qu'un peu plus loin la pâte tendre, se laisse traverser avec une facilité beaucoup plus grande. Je n'ai rencontré cette roche en aucun autre point : elle diffère complètement, comme aspect, des trachy-dolérites cristallines massives ou formant les éléments des divers conglomérats que nous aurons à signaler par la suite, mais paraît être au contraire une véritable boue volcanique solidifiée et restée presque amorphe en grand, malgré l'inclusion d'un grand nombre de petits cristaux, dont quel-
dont la plupart ne révèlent leur présence qu'au microscope.
lines qu'elle compose s'abaissent d'ailleurs bientôt pour disparaître sous la grande plaine d'alluvions dans laquelle entre la voie ferrée au sortir du village, et que coupent successivement les rios Agua-Salud , Frijolitn et Frijole ; mais on les retrouve à o kilomètres plus loin, en arrivant à Tabernilla, et on les suit encore quelque temps, pendant
2 kilomètres environ, jusqu'un peu avant d'arriver au .pont de Barbacoas, recouvrant dans cet intervalle une sorte
de tuf trachytique décomposé, analogue à celui que l'on va trouver en masses puissantes à la culée même du pont sur le Chagres, mais qui paraît, en ce dernier endroit, moins décomposé.
Nous nous arrêterons un peu sur ce point assez remarquable, signalé par tous les observateurs' ou même les sim-
ples voyageurs qui ont traversé l'isthme. C'est en effet l'une des rares localités où la roche apparaisse à nu naturellement, et ceux qui remontaient autrefois péniblement le Chagres dans leurs mauvaises pirogues, aussi bien que ceux qui le traversent commodément aujourd'hui en chemin de fer sur le pont de Barbacoas, n'ont pu manquer de
voir cette muraille de rochers verticale, haute de 15 à 20 mètres, sur laquelle repose la culée droite du pont. C'est une sorte de tuf trachytique blanchâtre, assez âpre au toucher, formant des couches à aspect souvent rubané, à stratification un peu confuse, dans lesquelles j'ai pu ce-