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DE L'ISTHME DE PANAMA.
CONSTITUTION GÉOLOGIQUE
Mais ces noyaux eux-mêmes peuvent aussi se décomposer en donnant naissance à des produits plus ou moins terreux, de couleur blanchâtre dans le premier cas, verdâtre ou brunâtre dans le second. Je signalerai notamment, un peu avant d'arriver à Mameï, une tranchée dans laquelle ils sont arrivés jusqu'à ressembler presque complètement
à de grosses pelotes d'argile terreuse, à structure globulaire concentrique, dont la formation paraît provenir de la décomposition superficielle due à l'humidité et en général aux agents atmosphériques. Les alternances de terrains sont différentes quand on a dépassé Mameï. Au sortir de la station, on trouve bien tout d'abord une tranchée pratiquée dans un conglomérat trachytique blanchâtre extrêmement décomposé et fort tendre, auquel succèdent bientôt des conglomérats à gros éléments dolériti-
ques, liés par de l'argile brune ou des sables tantôt sans consistance, tantôt très fortement cimentés ; mais, dès que l'on a dépassé les cerros Urraba et Culeseco, on tombe sur des argiles bigarrées de rouge et de gris, qui rie paraissent être autre chose que des tufs plus ou moins décomposés et
remaniés, colorés par de l'oxyde de fer, et qui diffèrent notablement d'aspect des argiles rouges, plus fines et plus uniformes de couleur, de Tabernilla et de Gatun. Enfin, ces argiles disparaissent elles-mêmes et la voie entre dans la plaine alluvionnaire qui s'étend entre la Gorgona et Matachin, où elle est établie en remblai, sauf sur un point où une tranchée permet de constater la réapparition des conglomérats doléritiques parfaitement déterminés, et dans lesquels les noyaux se composent encore de couches concentriques se détachant successivement par écailles d'une façon très nette. Je pense qu'il ne faut pas attacher beaucoup d'importance à la présence dans les environs de la Gorgona des argiles que j'y ai constatées : on peut dire, je crois, d'une
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façon générale, que par- dessous les alluvions plus ou moins épaisses et plus ou moins larges du Chagres qui s'étendent de chaque côté de son lit à des distances variables, le terrain se compose de conglomérats tantôt trachytiques, tantôt doléritiques, dont la loi de succession ou d'alternance ne paraît pas se dégager nettement des observations insuffisantes que j'ai pu y faire, et dont la dureté variable, dépendant de l'état de décomposition, paraît devoir -être assez grande en profondeur. C'est ce dont on trouve la confirmation quand on suit la
rivière elle-même en examinant avec soin ses berges sur tous les points où la roche vient affleurer. La plupart des échantillons que j'y ai recueillis montrent . une pâte tantôt très cristalline, tantôt un peu décomposée, de labrador avec grands cristaux d'augite mâclés à mâcle multiple et -une notable quantité de fer 'oxydulé : on n'y trouve pas de péridot. En certains endroits, cette roche devient scoriacée et est criblée d'amandes remplies d'une matière claire translucide absolument amorphe, empâtant des concrétions fibreuses verdâtres. Je signalerai 'notamment un point de la rive gauche du Chagres, tout près de Matachin, comme en présentant des .spécimens assez 'curieux. C'est à Matacbin, on le sait, que commence la seconde section du canal, et que le tracé s'engage dans une contrée plus accidentée et plus difficile à tous égards que la précédente; mais, avant d'en entreprendre la description et de quitter la vallée du Chagres, je ferai une courte digression sur la partie haute de cette vallée ainsi que sur le barrage qui a été prévu dans le devis de la commission pour emmagasiner les crues si importantes de la rivière.
J'ai déjà dit qu'à Matachin le Chagres fait un coude brusque et qu'en amont de ce point il coule dans la direction N. N. E.
S. S. O. A peu près à moitié chemin entre ce