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LES EXPLOSIONS DU GRISOU.
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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR
Le premier péril auquel il faille parer est celui de l'inflammation du gaz par l'amorce elle-même. On doit pros-
crire, sous ce rapport, les matières qui donnent de la flamme, telles que les canettes, raquettes, mèches soufrées, étoupilles goudronnées, etc., et n'admettre que l'étoupille non goudronnée, allumée au moyen de l'amadou et du briquet. Encore ce dernier doit-il être considéré comme très
suspect. M. Griot vient de répéter (i) des expériences de M. de Villaine qui montrent que le gaz de l'éclairage, et probablement par suite le grisou, peuvent être enflammés par les étincelles du briquet et aussi par celles de l'étoupille
de sûreté quand elle est fendue. M. Ruggieri vient de proposer des étoupilles à friction analogues à celles de l'artillerie. On évite ainsi les longs-feux, si difficiles à distinguer des ratés dans les conditions ordinaires. Il n'entre en effet dans la composition de ces amorces aucune matière fusante.
De plus, l'homme qui est chargé de faire partir les coups de mines n'y procède en tirant la cordelette qu'après qu'il s'est mis préalablement en sûreté, tandis qu'avec les procédés usités il ne peut songer à assurer sa sécurité personnelle qu'après avoir allumé la mèche, et peut alors se trouver entravé dans sa retraite par quelque obstacle inattendu. Une seconde cause de danger réside dans la charge. Il faut d'abord recommander l'emploi de la poudre comprimée et surtout de la poudre comprimée-papetée de M. Ruggieri,
qui évite la production du pulvérin capable de produire de la flamme en dehors de celle du coup lui-même. Quant à cette flamme, on doit la considérer comme inévitable en principe, mais chercher à en diminuer l'intensité en employant une poudre aussi brisante que possible. Sans entrer ici dans la discussion des innombrables explosifs qui ont été proposés, on peut attendre peut-être un résultat utile
du remplacement du salpêtre dans la poudre ordinaire par
le nitrate de soude à 85 p. zoo, lorsqu'on aura réussi à éviter l'hygroscopicité de ce produit, ce qui paraît être une simple question de purification. Les gaz de la poudre n'interviennent que par leur température et en quelque sorte comme l'allumette qui met le feu au gaz. Mais cette température elle-même est indispensable, car elle constitue l'élément direct de la puissance explosive. Il ne saurait donc ètre question de la diminuer en principe, mais seulement de chercher à en déterminer la décroissance rapide après sa production, de manière à ce que les gaz se répandent en dehors sans incandescence. Le problème ainsi posé paraît d'une extrême difficulté, mais on aurait sans doute tort de le considérer à priori comme tout à fait insoluble. Une tentative au moins a été faite pour le résoudre. Mal-
heureusement elle n'a pas paru couronnée de succès. Je veux parler de la cartouche Mac Nabb (1) qui renferme une certaine quantité d'eau placée dans un cylindre de papier-
carton entre la poudre et la bourre. La volatilisation de cette eau est destinée à produire le refroidissement des gaz et peut-être à interposer un matelas de vapeur entre ceux-ci et l'atmosphère grisouteuse. Quoi qu'il en soit des idées théoriques que l'on peut se former à cet égard et de quelques succès annoncés par l'auteur, des essais faits à Blanzy devant les hommes les plus compétents n'ont pas répondu aux espérances qui avaient été formulées à l'avance.
Quant à l'inflammation des soufflards proprement dits
par un coup de mine, M. Murgue, qui a fait quelques expériences à cet égard, y a reconnu la plus grande irrégu-
larité; et cela n'a certes rien qui doive surprendre. Il lui (1) Pièces annexées aux procès-verbaux, page 77 (M. Ruggieri) et page 78 (Ni. Mathet). Comptes rendus mensuels, novembre 1879, page SOL
(i) Comptes rendus mensuels, avril i880, page 88.
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