Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 173]

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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

Il ne suffit pas, d'ailleurs, d'édicter de bons règlements, il faut ne négliger aucun moyen de les porter à la connaissance du personnel. En premier lieu, l'affichage en sera nécessaire sur les points de passage et surtout de stationnement des ouvriers. Mias, en outre, on devra remettre chaque homme ce règlement sous la forme d'un carnet im-

primé. Ajoutons que plusieurs chefs d'exploitation ont parfois pris la peine, dont on ne saurait trop les louer, de faire eux-mêmes des conférences à leurs ouvriers, tant pour leur faire bien comprendre l'esprit des mesures réglementaires que pour répandre parmi eux des notions simples et justes sur les propriétés du grisou et les moyens de se garantir des dangers qu'il présente. § XVI.

ÉCLAIRAGE.

S3. Le principal danger d'inflammation du gaz réside évidemment dans les moyens employés pour l'éclairage. Ils ont de tout temps fixé au plus haut degré l'attention des

ingénieurs et mériteront toujours d'être l'objet des plus sérieuses réflexions. Cependant ce serait une grande erreur d'attendre uniquement du perfectionnement des lampes la solution du problème du grisou. En effet, une lampe, fût-

elle parfaite, peut toujours cesser de l'être par une détérioration subite. De plus, nous avons reconnu d'autres causes d'inflammation, telles que les coups de mine, l'introduction des allumettes, etc. Les moyens d'éclairage spéciaux aux mines à grisou, en

y comprenant les plus surannés, se réduisent aux suivants I.

Rouet à silex. Lueur barométrique. -- Phosphorescence. Éclairage électrique.

LES EXPLOSIONS DU GRISOU.

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Rouet à silex. Le rouet à silex, ou moulin d'acier (steel-mill), a été imaginé, dit-on, à Whitehaven en 1760. Il est fondé sur cette propriété que la simple incandescence de particules solides n'allume pas en général le grisou, et qu'une flamme gazeuse est pour cela nécessaire. L'appareil se compose d'une roue mise en mouvement par un manoeuvre. Elle porte des briquets qui passent sur des silex, de manière à en dégager des gerbes d'étincelles. La clarté

est naturellement irrégulière et insuffisante, et de plus la sécurité n'est pas complète. Le rouet à silex a, en effet, en 1825, provoqué à Hebburn une explosion qui a fait quatre victimes (1). M. Grand-Eury a signalé de son côté quelques exemples analogues.

Lueur barométrique. M. Alvergnat a construit un instrument fondé sur la propriété que possède le mercure

de répandre une certaine lueur quand on l'agite dans le vide barométrique. Un tube de verre recourbé renferme

une certaine quantité de ce métal, que l'on fait passer alternativement d'une branche dans l'autre. Mais la fragilité de l'appareil, l'assujettissement qu'il impose et le peu d'intensité de la clarté obtenue ne permettent en aucune façon de considérer ce principe comme pratique. Phosphorescence. On a essayé également des matières phosphorescentes, par exemple un mélange de farine et de chaux obtenue par la calcination d'écailles d'huîtres, qui portent le nom de phosphore de Canton (2). On a de même cité dernièrement la peinture Balmain, qui paraît avoir pour base le sulfure' de calcium. On propose de recouvrir de cet enduit des planches qui seraient exposées à l'insolation, puis descendues dans les travaux. Elles

Canalisation.

(s) Transactions of the North, etc., tome XV, page 207.

Lampes à treillis.

(s) COMBES : Traité

d'exploitation des mines, tome II, page 586.