Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
166
Si l'on considère (l'abord le résidu de l'évaporation laissé
par 1 litre, il peut être très faible et se réduire à quelques dix-millièmes ; c'est ce qui a lieu pour la protogine
(87) et pour le terrain anthracifère (88, 86, 85) c'est.
f;if
SUR LES EAUX DE LA SAVOIE.
RECHERCHES
à-dire pour les roches essentiellement quartzeuses. Mais quand les roches contiennent du calcaire, le résidu dépasse toujours i millième et même il est ordinairement supérieur à 2 millièmes. On peut alors constater que les eaux pro« viennent du calcaire jurassique ou néocomien, de la mollasse marine ou lacustre, des dépôts glaciaires ainsi que des alluvions anciennes ou modernes. Lorsque le résidu s'élève à 5 millièmes l'on a déjà des eaux chargées, dans lesquelles le carbonate de chaux seul peut dépasser 2 millièmes. Les eaux provenant de roches calcaires donnent, dans certains cas, un résidu montant à 5 millièmes ; celles dont le résidu est encore plus élevé sont en très petit nombre. Le résidu atteint exceptionnellement 1,925 à Viry (2) et à 2,635 àAiguebelle ( ) , commune dont le nom n'est guère en rapport avec la mauvaise qualité de ses eaux. C'est particulièrement dans les schistes du lias et surtout dans les couches contenant du gypse qu'on obtient un résidu élevé. Bien que la source d'Aiguebelle sorte des micaschistes,
il est facile d'expliquer pourquoi elle est aussi chargée de matières minérales, car son point d'émergence ne se trouve guère qu'a 200 mètres du contact des schistes cristallins avec les schistes liasiques. Si l'on remarque, d'un autre côté, que le terrain triasique avec amas de gypse affleure à moins d'un kilomètre de ce point, à Randens, sur l'autre versant de la vallée de l'Arc, il est permis de supposer qu'il se pro. longe jusqu'au-dessus d'Aiguebelle, sous les schistes du lias, et que les eaux alimentant cette localité circulent dans le trias, avant de traverser les micaschistes. Il est à observer que, tant que le résidu des eaux de la
167
Savoie est limité à quelques millièmes, c'est le Caibonate de chaux qui domine, et il y a très peu de sulfate de chaux; mais le résidu devient-il très élevé, indépendamment du carbonate de chaux, il contient aussi beaucoup de sulfate de chaux.
La silice est toujours en petite quantité dans le résidu derévaporation, lors même que ce dernier est considérable ; ordinairement, elle reste inférieure à un dix-millième, et il est rare qu'elle dépasse deux dix-millièmes. Il est remarquable qu'on en trouve très peu dans les eaux provenant des roches granitiques et quartzeuses qui renferment cependant beaucoup de silice, mais à un état très peu soluble, celui de quartz ; tandis que c'est dans les eaux s'infiltrant à travers les marnes qu'il y en a le plus, surtout lorsque ces eaux sont le plus chargées de matières minérales.
Les chlorures alcalins atteignent rarement un demi dixmillième ; c'est dans la mollasse qu'ils semblent le plus abondants ; ce qui s'expliquerait par son origine marine plus récente. Accidentellement les chlorures alcalins peuvent atteindre près de deux dix-millièmes (6.17). Dans les schistes ardoisiers du lias à Chatel (5) on a encore trouvé o,o16 de chlorures alcalins. Enfin il n'y a pas moins de 0,170 de chlorure de sodium dans l'eau de Loex (4) qui est d'ailleurs une eau minérale. Quant au carbonate de potasse, lorsqu'il existe, il se réduit à des traces ou à des quantités très minimes.
Enfin le phosphate de chaux devait naturellement se trouver dans le ré3idu de l'évaporation d'eaux ayant toutes filtré à travers la terre végétale; mais le plus généralement il est en quantité trop petite pour être dosé.
Tels sont les principaux résultats fournis par l'analyse des eaux provenant des divers terrains de la Savoie.
2' Influence de la composition des eaux sur la santé.