Annales des Mines (1881, série 7, volume 20) [Image 16]

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COMPARAISON DES DEUX TYPES DE VOIE.

nAn. VIGNOLE ET RAIL A DOUBLE CHAMPIGNON.

Orléans

PREMIÈRE PARTIE.

40

Midi

42

État

ho

Dans la voie Vignole, au contraire, le patin pénètre plus ou moins dans la traverse. En estimant à 10 millimètres en

DÉPENSE D'ÉTABLISSEMENT.

Les renseignements sur ce premier point sont nombreux et précis, mais ils ne sont pas immédiatement comparables. Il y a, en effet, d'un réseau à l'autre, ou même d'une ligne à l'autre d'un même réseau, de nombreuses différences qui ne dépendent pas du système de voie adopté. Il y a trois parties à distinguer dans la voie : le ballast,

les traverses et la voie proprement dite, presque entièrement métallique, qui repose sur les traverses. Le ballast est en grande partie sous les traverses, en partie dans leur intervalle ou au-dessus d'elles. Toutes les réponses constatent unanimement qu'il n'y a aucune raison de modifier l'épaisseur du ballast sous les traverses suivant le système de voie adopté. Elles constatent de même que si le système de voie est en rapport assez direct avec le choix de l'essence de bois qui constitue les traverses, il n'influe pas sur les dimensions à donner à celles-ci, et n'influe que fort peu sur leur écartement, et par conséquent sur la quantité de ballast qui en occupe les intervalles ou qui en garnit les bouts. /I en est autrement pour le ballast qui recouvre les traverses.

Dans la voie à coussinets, le rail, de même hauteur en général, à un centimètre près tout au plus, que le rail à patins, s'élève au-dessus de la traverse d'une quantité égale à l'épaisseur de la semelle du coussinet. Celle-ci est la suivante sur nos divers réseaux

iii

9

45 millim.

Nord Est

45

Ouest

LIS

50 millim.

-

moyenne cette pénétration au droit de l'axe du rail, on voit qu'à hauteur égale du rail, et toutes choses égales d'ailleurs, le sommet du rail, dans la voie à coussinets, serait plus élevé que dans la voie Vignole d'une quantité variant entre 5o et 6o millimètres. La surface libre du ballast, aussi bien à l'intérieur qu'à

l'extérieur de la voie, étant réglée d'une manière un peu différente suivant les lignes, mais toujours en rapport avec

le plan de roulement des rails, on peut admettre que l'épaisseur du ballast est généralement plus grande dans la voie à coussinets que dans la voie Vignole, précisément de

la différence entre les surfaces des rails, c'est-à-dire de 5o à Go millimètres. Eu égard à largeur habituelle des voies, cela représente un cube de omc,25 à ome,3o par mètre cou-

rant pour les lignes à voie unique, et de ome,45 à ome,5o pour celles à double voie.

C'est là une dépense qui n'est nullement négligeable. Mais il est à remarquer qu'elle n'est pas obligatoire. Les réponses s'accordent généralement à dire que si, dans la voie à double champignon, on recouvre ainsi les traverses d'une certaine épaisseur de ballast, c'est parce qu'on trouve cela avantageux en soi, pour la conservation des traverses et même pour la stabilité de la voie, mais qu'on pourrait se dispenser de le faire sans plus d'inconvénients que dans la voie Vignole (*). C'est un bénéfice que la voie à coussinets comporte sans en faire une nécessité. Il ne semble donc pas (*)

Il y a cependant un motif particulier à la voie à double

champignon, c'est de protéger les coins contre les changements atmosphériques.