Annales des Mines (1881, série 7, volume 20) [Image 37]

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COMPARAISON DES DEUX TYPES DE VOIE.

mêmes conditions dans les deux systèmes; cependant la moindre épaisseur du ballast sur les traverses dans la voie Vignole donne une certaine facilité, puisqu'on a moins de ballast à remuer. Sous le l'apport du temps nécessaire pour le changement d'un rail, la voie à coussinets présentait un avantage considérable quand les voies n'étaient pas éclissées. Quelques

coins à enlever et à remettre faisaient toute l'affaire. Par contre, on faisait remarquer avec raison que c'était là une facilité pour la malveillance. Avec la voie Vignole, il faut arracher et replacer les crampons, ou bien desserrer et resserrer les &gonds, ce qui est encore plus long. L'introduction de réclissage, en ajoutant une même quantité aux

deux termes du rapport, les a rapprochés de l'égalité. Néanmoins l'avantage reste au coussinet.

Quant à l'évaluation numérique de cet avantage, les renseignements sont très divergents. Cela s'explique dans une certaine mesure par la manière différente dont on envisage la question ; cependant, en général, on suppose les matériaux amenés à pied d'oeuvre et le rail dégagé de ballast, et l'on suppose que le desserrage des boulons d'éclisses ne présente pas de difficultés. Dans ces conditions, la com-

pagnie de l'Ouest évalue à quatre ou cinq minutes au moins le temps nécessaire pour un rail à coussinets et à dix minutes au moins pour un rail Vignole. Celle d'Orléans

RAIL "V IGNOLE ET RAIL A DOUBLE CHAMPIGNON,

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effet, que la durée dépend essentiellement de la composition des équipes employées au travail. L'avantage du rail à double champignon est moindre en réalité qu'il ne résulte de l'ensemble de ces renseignements,

parce-qu'il faut tenir compte du temps nécessaire pour le rassemblement et le transport des équipes, pour le transport à ::.pied d'ceuvre des matériaux nécessaires, pour le déblayage du rail. On voit qu'en ce qui concerne la main-d'uvre d'entretien, les deux systèmes présentent l'un et l'autre des avantages et des inconvénients. L'avantage final paraît rester au rail Vignole. Ainsi M. Baum, ingénieur des ponts et chaussées, dit qu'en consultant les tableaux du nombre des journées employées à l'entretien de la voie sur les diverses sections de la compagnie de l'Est, il a reconnu que le nombre des journées est plus fort pour le rail à coussinets que pour le rail Vignole et qu'il est minimum pour le rail Vignole en acier de 5o kilog. Il est à regretter que des recherches analogues, avec des chiffres à l'appui, n'aient pas été

faites sur d'autres réseaux. Cependant la Staatsbahn dé-

clare que la suppression du coussinet donne au rail à patin une grande supériorité au point de vue des conditions économiques d'entretien. Mais le fait du temps nécessaire pour le changement d'un

rail a une grande importance au point de vue technique;

diquer un temps plus long pour le rail Vignolc; quel-

car ce changement doit pouvoir s'effectuer dans l'intervalle de deux trains consécutifs, sous peine d'apporter un trouble dans la circulation. Il y là un avantage très sérieux du rail à coussinet pour les lignes à circulation très active. C'est

ques-uns parlent de dix et même de quinze minutes pour le double champignon et de quinze et vingt minutes pour le Vignole. Cela peut arriver lorsqu'il faut casser les boulons d'éclisses rouillés. M. Villot, ingénieur en chef à Marseille, parle de six rails à double champignon et de cinq rails Vignole par journée d'homme employé. Il est évident, en

champignon. D'après M. l'inspecteur général Malézieux, cette considération est une de celles qui ont contribué le plus à faire conserver les voies à coussinets Sur les lignes Cet avantage, dit M. Malézieux, est capital anglaises. sur les lignes chargées comme le sont celles de Londres

indique cinq minutes et quinze minutes respectivement. D'après celle du Nord, le temps est sensiblement le même. Les ingénieurs du contrôle s'accordent généralement à in-

un des arguments principaux des partisans du double