Annales des Mines (1881, série 7, volume 20) [Image 87]

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EXPÉRIENCES DE M. LE PROFESSEUR ABEL

SUR LE RÔLE DES POUSSIÈRES DANS LES EXPLOSIONS DE MINES. 147

conclusion vient d'être tout récemment confirmée par

tites quantités de poussières. Mais beaucoup d'observations

M. Galloway au cours de sa déposition dans l'enquête sur

faites au cours de ces expériences ont montré que même de petites quantités de poussières peuvent, sous des conditions favorables, intervenir comme une cause propre à,

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la catastrophe de Penygraig , dans laquelle il a dit qu'il « n'est possible qu'a l'oeil le plus exercé de reconnaître dans l'air une aussi faible proportion de grisou que 2 p. 100, avec un verre de lampe très propre, une bonne mèche et une bonne huile. La grande majorité des mineurs et tous les ouvriers ordinaires déclareraient absolument exempt de gaz le retour d'air d'une mine ainsi composé ». L'exactitude de cette affirmation de M. Galloway a été confirmée par d'autres personnes de grande expérience en matière de mines de houille, auprès desquelles je me suis informé. Il semble donc que la proportion de grisou nécessaire pour déterminer l'inflammation de la poussière, qui peut être qualifiée de sensible, par le moyen de la flamme d'une lampe Davy détamisée, et pour déterminer la propagation de la flamme ainsi produite, est inférieure à celle qui, avec

les moyens actuellement en notre possession, peut être reconnue dans l'atmosphère d'une mine par les observateurs les plus expérimentés et les plus soigneux. Avec des poussières moins sensibles (telles que celles de Seaham),

la proportion de grisou nécessaire pour le début de ces actions est si faible qu'on peut douter qu'on la reconnaisse,

particulièrement avec ces grisous de nature particulière qui ne produisent pas d'auréole dans la lampe de sûreté. On objectera sans doute que, dans toutes ces expériences spéciales faites sur les poussières par M. Galloway, par la commission de Chesterfield, par les expérimentateurs de Harton et par moi-même, la proportion de poussière suspendue dans l'air était considérablement supérieure à celle

qui pourrait exister dans les galeries d'une mine même très poussiéreuse, quel que fût le moment où se produirait une explosion due à l'action combinée du grisou et de pe-

provoquer l'inflammation d'un mélange de grisou d'une telle

nature que, en l'absence de cette cause, il ne se serait pas enflammé. Il y a plus ; l'inflammation dans ces expériences était simplement déterminée par la flamme déta-

misée d'une lampe de sûreté, alors que les catastrophes qui ont été attribuées à des soi-disant explosions de poussières, et qui peuvent être dues à l'action combinée des poussières et du grisou existant en très petites proportions, ont été, en plusieurs cas, nettement associées au tirage de coups de mines. On a montré, par les expériences à petite échelle décrites dans ce rapport, que la sensibilité à l'inflammation d'un mélange d'une petite proportion de gri-

sou et d'air, même en l'absence de poussière, est considérablement accrue par l'augmentation de la source de chaleur ou de la flamme à laquelle le mélange est exposé. On montrera également que l'existence d'une proportion de grisou, très inférieure à la plus petite mentionnée, dans

de l'air tenant des poussières en suspension, suffit pour déterminer la propagation lente de la flamme par les poussières, si la flamme d'un petit canon chargé seulement de 5gr,20 de poudre, et représentant, sur une très petite échelle, un coup qui débourre, est projetée au milieu des pous-

sières dans la conduite employée pour ces expériences. Ceci étant, il n'est pas douteux que le grand volume de flamme produit en réalité par un coup qui débourre ou même par un coup surchargé, peut produire un résultat semblable dans les points où les poussières seraient faci lement et abondamment soulevées par le tirage du coup, et où il existerait de très petites quantités de grisou.