Annales des Mines (1881, série 7, volume 20) [Image 88]

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EXPÉRIENCES DE M. LE PROFESSEUR ABEL

III Une série d'expériences diverses ont été faites avec les poussières de Seaham les plus sensibles et avec celles plus inflammables de Leycett, dans le but de rechercher quels

éléments pouvaient en être tirés sur la tendance de la poussière suspendue dans l'air, en "absence complète de grisou, à s'enflammer et à propager la flamme. On a observé tout d'abord que le passage d'un nuage de poussières sur la flamme détamisée d'une lampe de sûreté produisait simplement une frange d'irradiations autour de

SUR LE RÔLE DES POUSSIÈRES DANS LES EXPLOSIONS DE MINES. 149

poussières circulaient à grande vitesse (5 mètres par seconde) ; on observa (ce qui avait d'ailleurs été reconnu, mais à un moindre degré, avec les vitesses réduites) que la flamme s'étendait beaucoup plus dans la direction du courant, mais moins en sens inverse, lorsque la poussière passait, que lorsque le coton-poudre était enflammé en l'absence de toute poussière. Ainsi, dans des expériences comparatives faites en allumant le tas de coton-poudre à la distance de 6-, fo de l'extrémité de la conduite, on a trouvé les résultats suivants, la vitesse du courant étant de 5 mètres par seconde

la flamme ; mais si l'on remplaçait la lampe par une grande flamme produite par un bec de grisou, il se produisait un

.LONGUEUR

de la flamme

allongement bien marqué de la flamme quand le nuage l' attei-

VITESSE

gnait, entraîné à la vitesse de èu,5o à la seconde, et occa-

du courant = 5 mètres par seconde.

sionnellement il se produisait une petite traînée d'étincelles.

L'allongement de la flamme s'augmentait en accroissant la vitesse du courant de telle sorte que la flamme pouvait

Sans poussières Id.

arriver à être trois ou quatre fois plus grande (échantillon K de Seaham).

Poussières de l'échantillon K de Sea-

Dans le but d'exposer les poussières suspendues dans l'air au contact brusque d'une flamme de volume considé-

ham Sans poussières Poussières de Leycett

rable, de manière à reproduire des conditions semblables à celles qui peuvent exister dans le cas d'une explosion de grisou survenant au voisinage de poussières suspendues dans de l'air sans grisou, on plaça des tas de coton poudre à découvert (19gr,5), sur le sol de la conduite, et on les alluma

à l'électricité; on notait la longueur à laquelle s'étendait la flamme, tant dans le sens du courant qu'en sens inverse, d'abord en l'absence de poussière, puis en faisant passer des nuages de poussières à des vitesses variables. A des vitesses faibles (I mètre à Im,5o à la seconde), le volume de la flamme était nettement augmenté au passage du nuage, et l'augmentation était plus marquée lorsque les

ham

Poussières de l'échantillon K de Sea-

dans le sens du

en

LONGUEUR

totale de

la flamme.

courant.

sens inverse.

mètres, 2,743 2,743

mètres.

4,268

1,066

5,334

4,268 3,048 4,573

1,220 1,524 0,914

5,488 4,572 5 487

1,829 1,829

mètres. 4,572 4,572

Il résulterait de ces nombres que la longueur totale de la flamme produite n'est pas beaucoup augmentée, mais les poussières montrent une tendance à étendre la flamme

dans le sens du courant et paraissent l'arrêter en sens inversé.

Dss expériences semblables ont été faites avec des charges libres de 26 grammes de poudre de mine et de poudre de chasse, placées en tas sur le sol de la conduite et allumées par l'électricité. On faisait passer dans la conduite,

à la vitesse de om,5o par seconde, la poussière la plus facilement inflammable de Seaham, et celle encore plus inflammable de Leycett. La distance totale sur laquelle là

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